La CCI Bayonne Pays Basque mobilisée pour la reprise

Après son « pack reprise » d’accompagnement au niveau sanitaire, la chambre consulaire lance un « pack rebond » pour aider les entreprises à faire redécoller leur activité…

Ce pack rebond regroupe un ensemble de prestations d’accompagnement dans 7 grands domaines d’expertises, de la finance aux RH en passant par les aspects commerciaux. En parallèle, les nombreuses formations de la CCI ont repris en présentiel.

André Garreta, président

Au surplus de ses missions habituelles de service public, du dispositif SoluCCIo pour les entreprises en croissance, de programmes comme « Usine du futur » ou de prestations sur mesure, la CCI de Bayonne, comme ses consœurs, a mis en place tout un parcours d’accompagnement spécifiquement dédié à la gestion des problématiques nées du Covid.

A d’abord été créée une cellule de crise pour les sociétés en difficulté, afin de les aider à bénéficier des dispositifs d’aide et d’assurer un soutien psychologique, initiative renforcée par l’enveloppe débloquée en mai par l’agglomération basque pour des prêts de solidarité aux TPE. Ce dernier fonds est piloté et administré localement par la plateforme Bultza. Voir notre dernier article, cliquez ici

Outre cette cellule, les dirigeants peuvent bénéficier d’un diagnostic personnalisé, en face à face ou à distance (le « Flash 360° »). À l’issue de celui-ci, s’ils ne sont pas réorientés vers la cellule de crise ou aptes à reprendre leur activité en toute autonomie, la CCI a souhaité monter pour eux des packs spécifiques.

Un « pack reprise » a d’abord été lancé avant le 11 mai pour aider les entreprises à identifier leurs besoins en EPI (masques, gels, gants) et à mettre en œuvre les mesures sanitaires et réglementaires adaptées. « Ce pack reprise continuera le temps qu’il faudra. Nous nous attendons encore à des demandes d’acteurs de l’hôtellerie-restauration ou des cinémas, qui n’ont rouvert que récemment », précise Jon Arizmendi, directeur Performances et Compétences de la CCI.

Après le pack reprise, le pack rebond…

Courant juin, cette offre s’est enrichie d’un « pack rebond », cette fois plus clairement orienté sur le volet économique et la relance de l’activité des entreprises basques. Outre les webinaires thématiques gratuits du mardi matin (disponibles en replay), qui ont lieu depuis mi-mai, ce pack comprend un « rendez-vous conseil » avec un expert sur l’un des 7 grands sujets qui préoccupent en ce moment les dirigeants, à savoir le pilotage financier, l’identification de nouveaux enjeux stratégiques, le redéploiement de l’effort commercial, le management et la sécurisation des RH, la digitalisation des pratiques et des outils, la RSE et, peut-être un peu moins attendue, la recherche d’opportunités sur le marché local et transfrontalier.

Dernièrement, les entreprises ont souvent connu des problèmes d’approvisionnement avec leurs fournisseurs européens, alors que le tissu de production est assez riche de l’autre côté de la frontière, mais parfois méconnu. Côté clients, les marchés de proximité n’ont également pas toujours été travaillés jusqu’au bout par toutes les entreprises.

« Pour le moment, la finance reste cependant le sujet crucial, et avec 96% d’entreprises de moins de 10 salariés, on peut comprendre qu’une grande partie des demandes qui nous parviennent touchent à cette problématique, car les TPE n’ont pas de moyens internes à y consacrer », commente Jon Arizmendi, qui ajoute que les expertises commerciales et en RH sont aussi très sollicitées, et pourraient l’être encore davantage dans les temps à venir.

La CCI propose ainsi un accompagnement court, sur un à deux jours et demi, dans ces différents domaines. À ces prestations peuvent s’ajouter, en fonction des besoins, un volet de transformation stratégique plus soutenu (sur 10 à 15 jours et visant à accompagner l’entreprise dans un nouveau cycle de développement) ou encore des réponses sur mesure aux demandes particulières.

Ce nouveau pack pourrait notamment bénéficier à nombre d’entreprises dès la fin de l’été, alors que pour beaucoup d’entre elles, la rentrée s’annonce décisive dans l’optique d’un véritable rebond de l’activité. « Ces différents dispositifs de la CCI resteront en place et vivront au moins jusqu’à l’hiver. Nous les ajusterons sans doute en fonction des besoins et de la situation », conclut Jon Arizmendi.

Depuis le début de la crise, la CCI a comptabilisé 3.000 contacts avec 1.500 entreprises. Un tiers d’entre elles a bénéficié des services dédiés de la cellule de crise.

Formations diplômantes et apprentissage…

Du côté des formations dispensées par la CCI, le confinement avait d’abord été l’occasion de mettre en place des modules consacrés aux aspects sanitaires. Mi-mars, les équipes pédagogiques ont transformé l’appareil de formation en une semaine, avec des modules à distance via Teams ou Skype. « Certaines formations ont très bien marché. Les cours de langue ont notamment connu un gros succès », explique Jean Grandes, le directeur des Formations de la CCI.

Les formations à distance se sont poursuivies jusque fin mai, parallèlement au chômage partiel. Toutes les formations diplômantes ont été assurées et aucun cours n’a été annulé. Elles se poursuivent, en présentiel ou à distance. « L’adaptation au distanciel a été très bonne, en partie parce que les apprenants se connaissaient et que préexistait parmi eux une cohésion de groupe. La chose aurait sans doute été moins simple en période de rentrée, sans cette cohésion », détaille Jean Grandes.

Désormais, la reprise s’amorce et la CCI revient à des formations courtes traditionnelles et en présentiel. Management et communication, commercial, RH, informatique, langues : les formations sur 4 jours sont ouvertes. Fin mai, début juin, la tendance de reprise était marquée par une demande importante sur les formations en bureautique.

« Ces formations aux outils comme Excel, Word ou Powerpoint sont souvent un peu moins efficaces à distance », précise Jean Grandes. Les demandes concernent également les modules certifiants comme « Encadrer, animer et motiver une équipe », « Piloter un projet » ou en lien avec le web et le digital.

La reprise est amorcée…

Les nouvelles promotions des formations diplômantes feront leur rentrée en octobre. On rappelle que la CCI propose de la formation initiale (avec le programme Kedge Bachelor, école de management associée au groupe Kedge Business School) ainsi que de la formation continue ou en apprentissage avec 5 diplômes (de bac+2 à bac+4) : assistant(e) de direction, responsable développement commercial, chef de projet marketing internet, attaché(e) commercial(e) et enfin l’école des managers (pour les créateurs ou repreneurs d’entreprises).

La CCI a pour projet d’y ajouter une formation bac+2 post-bac de gestionnaire d’unité commerciale, à 100% en apprentissage. Elle espère la lancer en octobre, si les conditions le permettent.

Pour la reprise, la capacité d’accueil a été adaptée, passant de classes de 40 places à 20. Des petites salles sont à disposition pour des groupes de 4 à 5 personnes. Un sens de circulation a été défini dans les locaux. Masques et gel sont à disposition.

Pendant deux mois, le recrutement des apprenants a été compliqué par une impossibilité pour les conseillers pédagogiques d’être en relation avec les entreprises et les clients individuels, lesquels sont de plus en plus nombreux à utiliser leur CPF (Compte Personnel de Formation). De plus en plus de particuliers sollicitent ce dispositif, souvent en accord avec leur entreprise, mais pas nécessairement.

Les entreprises, monopolisées par la limitation de leurs charges fixes, n’ont pas forcément eu la formation pour priorité ces derniers temps, mais la prospection a tout de même doucement repris. Du côté de l’activité, la CCI table sur les reports de sessions prévues pour occuper les mois de juin et juillet.

Toute la question, comme pour les entreprises du secteur, est maintenant de savoir ce qu’il en sera à la rentrée. Le rebond de la formation pourrait passer par de nouveaux dispositifs de prise en charge, notamment avec le concours des Opco et de Pôle Emploi. « Nous restons malgré tout optimistes sur l’ensemble de notre activité de formation. Le pire semble derrière nous », résume Jean Grandes.

Pendant cette crise, la CCI bayonnaise, à l’instar de beaucoup d’entreprises, aura donc bel et bien montré sa capacité d’adaptation à des contraintes exceptionnelles.

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