Le Béarn a sa monnaie locale

Ca y est, c’est fait : le Béarn a désormais sa propre monnaie, la « tinda » (ce qui signifie le tintement de la cloche portée par les vaches en transhumance). A priori, on n’aurait pas misé un kopek, pardon, un euro, sur cette idée un brin farfelue : lancer des monnaies locales.

Et pourtant, ça fonctionne, puisque 24 départements français sont en train d’implanter leur propre monnaie, la 25e étant le Béarn.

Ce qu’il faut savoir…

Effet de mode ou phénomène durable ? Peu ou prou, toutes les régions françaises sont en ce moment prises d’une frénésie d’implanter une monnaie locale, en visant le même but : implanter sur un territoire limité une monnaie complémentaire à l’euro, sociale et solidaire, afin de relocaliser l’économie en dynamisant la production locale liée aux besoins de ses habitants. Cela s’appelle la Sonnante vers Lannemezan, la Touselle en Comminges, le Carlet en sud Gironde, le Miel dans le Libournais et l’Eusko en Pays basque.

Alors, quel nom donner à cette petite merveille ? Il y eut de tout : au départ, c’était la claque, nom un peu péjoratif, on abandonne. Alors, voici, en vrac, la Quille, Lo 64, le Pyrène, la Vaca, l’Ours, l’Ossau, le Pelut, le Henri, la Gavette, le Navarre, le Fébus, l’Escutet, le Dollar béarnais, le Do Lard, la Bise, la Caillasse (terme qui aurait bien plu à Gabin et Ventura), le Béret, lo Adishatz, la Piastre, le Sol, le Tom-tom. Et même… la Blague et le Franc ! Ces brain storming donnent parfois des résultats cocasses et  inattendus. Finalement, c’est la Tinda qui a été retenue.

A l’origine de l’initiative se trouve une association collégiale à but non lucratif basée à Billère, dénommée « De main en main » qui a mis en action toute l’horlogerie de l’opération.

Pour pouvoir utiliser la Tinda, il faut au préalable adhérer à l’asso (5 euros minimum pour les personnes physiques, 15 pour les personnes morales). Ensuite, on dépense ! Où ? Auprès de prestataires agréés signalés par un autocollant, producteurs, commerçants, artisans, artistes, professions libérales. Comme dans le cas des tickets restaurants, le prestataire n’a pas le droit de vous rendre la monnaie.

Pour obtenir vos Tinda, rendez-vous dans un comptoir d’échanges ou aux locaux de l’asso,Villa les Violettes, impasse Odeau à Billère.

C’est parti, et on ne peut que souhaiter un plein succès à cette initiative qui sent bon le Béarn.