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CEUX QUI FONT NOTRE PAYS« Prendre soin de soi, pour prendre soin des autres et du vivant… ». Didier Chauffaille. Expression inspirante

Entre Pau, la Soule et les territoires qu’il traverse, Didier fait partie de ces entrepreneurs dont le parcours raconte plus qu’une carrière.
CEUX QUI FONT NOTRE PAYS – « Prendre soin de soi, pour prendre soin des autres et du vivant… ». Didier Chauffaille. Expression inspirante
Élu pionnier des Objectifs de développement durable (ODD) par le Pacte mondial de l’ONU, il défend depuis longtemps l’idée qu’on peut changer les lignes en portant la bienveillance sous toutes ses formes et en encourageant un mieux vivre ensemble durable et tolérable.

Avant cela, son chemin l’a mené de la recherche pharmaceutique aux grands groupes, puis à la reprise d’Emac avec Pierre Lalanne. Une entreprise familiale de Soule, spécialisée dans le caoutchouc, qu’il a accompagnée dans sa transformation, jusqu’à en faire une référence en matière de RSE et une ambassadrice du Pacte mondial de l’ONU.

Aujourd’hui, après avoir transmis l’entreprise à ses collaborateurs, Didier consacre son énergie à mettre en avant celles et ceux qui agissent positivement sur leur territoire. Une suite logique pour lui, qui a toujours cherché à améliorer, comprendre et transmettre.
 
« Ma sœur et moi, nous avons compris assez tôt que nous étions là plutôt pour faire du bien que du mal », dit-il simplement. « Cela vient de loin. On se construit progressivement. C’est un ensemble d’éléments qui m’a amené à agir dans le respect, la responsabilité et la bienveillance. »

Parcours et hasard ?
Didier -
Je pense qu'il n'y a pas de hasard. Il y a, a priori, un fil conducteur, une histoire, des gênes, un tempérament, ainsi que la volonté d'être un entrepreneur innovant et si possible inspirant.
 
L’empreinte de l’enfance ?
Didier–
Oh, oui. Maman était à la Poste. Papa, ouvrier pâtissier, travaillait très dur, tout le temps. Ils nous ont transmis des valeurs solides d’éducation, de travail, de famille, de respect. L’acquisition d’un bien secondaire à la campagne et le changement de travail de mon père (épuisé par son métier), ont été un tournant qui nous a profondément marqué, ma sœur -elle aussi chef d’entreprise- et moi.
 
C’est-à-dire ?
Didier –
Dans notre village rural de 120 âmes, où nous vivions tous les week-end au milieu des agriculteurs, nous allions chercher le lait à pied avec notre pot. J’ai vécu les transformations de leurs fermes, comme le démembrement des haies qui séparaient leurs petits champs, ou encore l’arrêt d’activités sans transmission… Je me posais bien des questions. On jouait beaucoup avec la nature, la terre, les bouts de bois, les insectes… En fait, j'ai été à la fois touché par la nature et marqué par ce que faisait Papa en se battant pour ses collègues afin d’améliorer les conditions de travail.

Laurent Lainé

Double déclic
Didier -
On baignait dans le monde du vivant, de l'esprit de famille, de la nature et on ressentait un peu d’injustice par rapport à certaines conditions de travail. D’où mon souci de l’environnement, du durable. D’où mon engagement autour de la bienveillance et mon envie d’être juste.

Mise en pratique ?
Didier -
Dans mes responsabilités, au sein de groupes importants, je m'intéressais particulièrement à la manière d’améliorer ce qui n’allait pas. C'est l'amoncellement de situations qui me déplaisaient qui ont peut-être construit le fait que je veuille aller vers un monde plus juste, avec plus de respect, respect de soi, respect des autres, respect de l’environnement. Avec le pacte mondial de l'ONU, j’ai travaillé sur ce que l'entreprise apporte au territoire, et inversement. Qu'est-ce que les uns et les autres pouvons apporter ensemble, qu'est-ce que nous pouvons construire ensemble ? Mes participations à des think-tank, plateformes ISO26000, SQVT, RSE, DD en région ou dans mon métier m’ont éveillé, m’ont convaincu que d’autres manières d’agir vertueuses, bienveillantes et joyeuses pouvaient exister en belle harmonie avec la performance économique des entreprises.
 
Rayonner ?
Didier -
Je pense qu’il faut prendre soin de soi, avant tout. Sinon, on se perd. Qu’il faut en tous cas se connaître et bien se connaître pour pouvoir se permettre de prendre soin des autres. Prendre soin des autres, c’est aussi prendre soin du vivant, prendre soin de l'environnement qui nous entoure. C’est notre vécu qui permet de se poser véritablement et avec pertinence ces questions-là. Je crois au collectif pour aller vers un savoir-vivre différent. Il est important de trouver les bons mots, les mots justes pour embarquer les gens.

Des satisfactions ?
Didier -
Le fait d'avoir agi concrètement dans ce sens en est une, même s'il y a des moments frustrants de pas pouvoir tout faire. Chez Emac, nous avons mesuré la portée de notre action avec la baisse du taux d'absentéisme, la fidélité des salariés, la diminution des accidents du travail… La satisfaction est aussi de valider qu’une politique de RSE, de bien-être au travail, ne s’oppose pas à la rentabilité nécessaire pour investir. Bien au contraire. Au-delà, l’enjeu avec Emac était une volonté de pérenniser une telle employabilité en terre basque, en terre rurale. Il est fondamental d’avoir des industries à la campagne pour éviter la désertification.

Toujours le feu sacré ?
Didier –
Plus que jamais. Ce parcours m’a donné des envies d'agir différemment, d'agir mieux et pour le mieux-être des gens. Ça fait plaisir de savoir qu’on peut être un peu inspirant. Maintenant, ce qui m'intéresse, c'est de mettre en avant plus particulièrement des gens qui veulent changer de paradigmes et qui proposent de belles pratiques ou/et des initiatives à impact positif. C’est comme ça et pour ça, qu’est née Benvivo, une association et un fonds de dotation que j’ai créés il y a quelques années. Si avec nos petites graines, notre façon d'agir, petits pas par petits pas, nous donnons envie d’avancer concrètement dans ce sens-là, nous n’aurons pas perdu notre temps.
 
Un mot sur l’actu Benvivo ?
Didier –
Dès janvier, nous présentons le 1er livre blanc des “Recos de Benvivo”, un recueil de contributions et de points de vue de toutes ces belles personnes inspirantes que nous y avons réunies. Il est destiné aux élus et aux décideurs du territoire. L’idée n’est pas seulement de témoigner, mais d’éclairer, d’outiller et de proposer.
 
Et toi, demain ?
Didier –
Demain, je souhaite aller plus loin. Compléter mon expérience terrain en entrant dans une démarche de recherche au sein du Laboratoire de recherche en management durable, le LIREM à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. J’y travaille dès maintenant, sur une étude systémique du mieux-être et du mieux vivre ensemble, durable et tolérable. Cette démarche aboutira à une thèse consacrée à la bienveillance et à la durabilité dans une approche systémique, afin de mieux comprendre, transmettre et rendre ces enjeux actionnables pour le territoire.
 
Informations sur le site internet de Benvivo

CEUX QUI FONT NOTRE PAYS
 

Retrouvez chaque vendredi « Ceux qui font notre pays », la nouvelle rubrique de PresseLib' Béarn. Une rubrique qui célèbre des gens ordinaires qui font de leur territoire un pays extraordinaire. Des femmes et des hommes qui font vivre et rayonner le Béarn et le bassin Adour-Gascogne, pas en slogans, mais en actes.
 
 
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