L'histoire de l'AFCA prend ses racines à la clinique Jean-Sarrailh, établissement dans lequel plusieurs amateurs de cirque proposaient des ateliers de cirque adapté pour aider certains patients. L'idée était de leur permettre d'atteindre des objectifs physiques et mentaux précis, de façon ludique. Une démarche qui a plu, et qui a intrigué d'autres établissements, ainsi l'Association Française de Cirque Adapté était créée pour pouvoir développer ses activités. « Au fur et à mesure, l'association a développé d'autres volets comme les cours de cirque pour les jeunes de 4 à 18 ans, un centre de formation pour devenir animateur dans les arts du cirque, et une facette de diffuseur de spectacle, avec 4 à 6 représentations professionnelles par an dans notre chapiteau », explique Mathilde Brenot, codirectrice de l'association.
Mais le volet médico-social qui a lancé toute cette machine reste la particularité de cette association. « Ce sont les membres fondateurs qui ont créé le concept, il est d'ailleurs déposé ! Aujourd'hui le cirque adapté se développe de plus en plus, mais c'est différent car c'est uniquement dans des écoles de cirque qui proposent des séances différentes d'une structure à l'autre ». L'AFCA est, quant à elle, une association à part entière qui pousse le concept à son paroxysme. « Cela concerne toutes sortes de personnes, et presque toutes les formes de handicap. Il y en a certaines qui sont bien trop délicates à aborder, mais dans la très grande majorité des cas, on s'adapte », poursuit la codirectrice.
Ainsi, les 4 membres de l'équipe associative sont en étroite collaboration avec les professionnels de santé des établissements avec lesquels ils travaillent pour « établir ensemble les objectifs et voir ce qu'il est possible de faire avec chacune des personnes ». Un premier bilan est fait à mi-parcours avec ces mêmes équipes, et un autre bilan est fait à la fin de la démarche. « Et pendant les ateliers, il y a toujours un éducateur spécialisé, un ergothérapeute, des infirmiers, un kiné, etc. Ça dépend des effectifs, mais on n'est jamais seuls ! »
Sont également accompagnées dans cette démarche de cirque adapté, la petite enfance et des personnes âgées pour travailler la motricité, des personnes en réinsertion pour développer une dimension sociale, etc.
« Le cirque est une discipline très complète. Cela demande de la coordination et de la concentration, cela permet de développer sa motricité fine et globale, et c'est aussi très utile pour le langage corporel et verbal. Et l'avantage c'est que tous ses apports se font de façon ludique, avec des objets, des outils, qui ont tous leurs subtilités et leurs utilités », développe Mathilde Brenot en donnant l'exemple de balles à grain, qui parfois, ont un effet déstressant en plus d'être des outils pour travailler la coordination ou la motricité.
Dans le cadre des ateliers de l'AFCA, c'est aussi une façon de créer du lien, puisque les séances sont faites en groupe. « Même si l'on réfléchit les séances individuellement pour chaque personne présente, elles se font en groupes pour créer une dynamique, créer des relations. Et même pour nous, on s'enrichit au quotidien, ça nous change beaucoup. C'est une expérience non négligeable pour travailler avec des enfants par exemple ensuite, car nous avons une idée de comment s'adapter à tel ou tel comportement ».
Approuvée depuis des années, cette démarche est également soutenue par la Ville d'Aire-sur-l'Adour, le Département et la CAF des Landes, et par la Région Nouvelle-Aquitaine qui, grâce à des subventions, permettent à l'association de développer ses projets à moindres coûts. L'AFCA peut alors accueillir des compagnies professionnelles pour organiser des spectacles, comme ce sera le cas le 2 décembre prochain, organiser des séances pour les enfants, leurs parents, et leurs grands-parents, organiser des stages pendant les vacances, durant lesquels les jeunes sont immergés pendant une semaine dans les arts circassiens, et développer des formations pour continuer de développer une démarche altruiste et bien pensée...
Timothé Linard
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