La 552ème Foire au jambon de Bayonne, l'événement que l'histoire a choisi de conserver au fil des siècles, a lieu jusqu’à dimanche, entre les halles et le mail Chaho-Pelletier.
Une édition qui retrouve ses incontournables, le traditionnel concours de jambon fermier (hier), les démonstrations culinaires (encadrées par le chef Alain Darroze) qui permettent de vérifier que, dans le cochon tout est bon, les chapitres de la confrérie du jambon, la brocante du vendredi, de la musique, des exposants...
Il y a aussi les nouveautés, avec le terroir invité de l'année : la Corse. Une ferme au mail Chaho-Pelletier, avec des cochons s'entend, mais de la race Kintoa. Et une "Baiona cup song", une performance musicale provoquée grâce à des verres réutilisables. Cochon qui s'en dédit !
Et, la malédiction du cochon…
L'invité de cette édition, c'est le journaliste Jean Weber qui, pour l'occasion, vient avec son livre "La Malédiction du cochon" paru chez Bourin Editeur, et sous-titré "bouc émissaire dans un monde de brutes".
Il aurait pu aussi dire "je panse donc je suis".
Rien à voir cependant avec une quelconque cochonnerie, il s'agit ici d'un plaidoyer philosophique, poétique et humoristique sur le cochon, simple élément d'une chaîne industrielle, encagé, entravé, stimulé puis traité chimiquement pour se reproduire à un rythme effréné.
L'auteur qui fait son boudin, s'y méfie des "imposés" de la religion, de la politique, des dogmes établis en règle générale, dénonce "ces maîtres à ne pas penser par soi". Le cochon, dans son exercice de style, c'est l'Autre. Qu'il soit "rom", maghrébin, africain. Le différent.
Quel rapport avec la Foire au jambon, demanderez-vous ? C'est qu'à Bayonne, les artisans cultivent eux aussi la différence, celle de la maturation sur les déraisons du temps qui s'accélère, de la patience face au mercantilisme, de la qualité face à la quantité.
Et qui vivra verrat !
Photos Ville de Bayonne
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