Tous les métiers du monde agricole vont donc se retrouver Porte de Versailles, mais aussi toute la classe politique qui viendra serrer des mains et taper le cul des vaches…
L’énorme ferme installée à Paris va se dérouler dans un climat très particuliers, et les agriculteurs auront l’occasion de mettre sur le devant de la scène, une fois encore, les menaces qui pèsent sur leurs exploitations. De nombreuses filières sont en péril, et plus particulièrement celle des palmipèdes gras dans le Sud-Ouest qui prend de plein fouet une nouvelle attaque virale.
Ce mardi, le ministre de l’Agriculture va annoncer, à Mont-de-Marsan, l’abattage de tous les canards dans les Landes pour éradiquer cette deuxième épizootie dévastatrice. Les 600.000 canards restant vont donc disparaître (plus d’un million a déjà été tué).
Tout le bassin de l’Adour est concerné par cette deuxième catastrophe en quelques mois et Stéphane Le Foll doit préciser le détail des mesures qui seront prises, mais aussi les modalités d’indemnisation pour 2017 et… le paiement des indemnités 2016. Affaire à suivre...
La révolte de nos paysans sera t-elle enfin écoutée au Salon de l’Agriculture ? Rien n’est moins sûr, malgré les flots de politiques qui vont se déverser sur la Porte de Versailles. Les futures élections présidentielles et législatives vont déclencher une grande pêche aux voix, mais qui risque de rester sur l’écume des belles déclarations.
D’autant plus que le monde agricole sera privé d’un de ses ténors. Le président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) Xavier Beulin est décédé brutalement ce week-end à l'âge de 58 ans. Ce puissant paysan autodidacte pouvait aussi faire valoir son expérience à la tête du groupe Avril, un géant industriel (6,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires), numéro un des huiles de table, en France, au Maroc et en Roumanie, avec notamment les marques Lesieur, Puget et Matines (œufs).
Dans les allées du salon…
C’est comme ça, ma brave dame, le plus grand Salon de l’Agriculture de France n’a pas lieu à la campagne, mais à Paris. Une ville qui n’a jamais vu une vache brouter, une poule pondre un œuf et où les moissonneuses-batteuses se font assez rares.
Et une fois de plus, pour respecter la tradition, nous prendrons le chemin de la capitale, sans trop traîner les pieds, parce qu’on y passe de sacrés bons moments !
Le thème retenu cette année est celui de « L’agriculture : une passion, des ambitions », un slogan qui ne mange pas de pain et qui peut s’adapter à bien des addictions : les timbres, les chemins de fer miniatures, la collection de nœuds papillon, etc. Sauf que là vont être abordées des choses sérieuses, touchant le savoir-faire, les métiers et l’innovation. Avec quatre univers : l’élevage et ses filières, les cultures et filières végétales, jardin & potager, les produits des régions de France d’Outre-Mer et du monde, ainsi que les services et métiers de l’agriculture.
Le Concours général agricole, créé en 1870, permettant de sélectionner et de primer le meilleur de notre terroir, va constituer l’un des rendez-vous incontournables du Salon, en restant d’une imparable modernité : être la vitrine de l’exceptionnelle biodiversité de la génétique et de la gastronomie de nos territoires. Si 4.000 animaux vont être présentés porte de Versailles, on regrettera l’absence des volailles, recalées pour cause d’épizootie aviaire. Et 2.800, un nombre considérable, seront présentés au Concours.
Côté Nouvelle-Aquitaine (première région agricole européenne), on arrive en force, avec 55 blondes d’Aquitaine, menées par 36 de nos éleveurs, 22 parthenaises, 50 limousines et 5 bazadaises. Sans compter nos produits traditionnels, qui permettent une affluence jamais démentie sur nos stands, que ce soit pour le foie gras, les vins, l’armagnac, asperges, confitures, fromages, en veux-tu, en voilà. Un seul regret : l’égérie choisie cette année, une jolie vache noire dénommée Fine, est bretonne et pas Blonde…
L’Occitanie sera également largement représentée. Une région qui arrive en 2e position en France sur le plan du nombre d’exploitations agricoles (78.329), juste derrière la Nouvelle-Aquitaine (83.138).
Voilà donc offerts 9 jours de découvertes, de rencontres et de plaisirs. Deux conseils à vous donner : n’y allez pas en voiture, il devient impossible de se garer (et de circuler) à Paris, et les prunes tombent comme à Gravelotte ; et faites-vous héberger chez des amis si vous n’avez pas réservé des nuitées d’hôtel, car partout, c’est plein de chez plein.
Sinon, bon Salon et la bise à #Fine, la vache égérie de cette édition !
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