Comment êtes-vous arrivée chez Euralis ?
Christine Saenz de Cabezon – Ingénieure agronome de formation et titulaire d’un master Economie de l’entreprise, j’ai commencé ma carrière comme directrice QHSE (qualité, hygiène, sécurité, environnement). J’ai aussi été directrice de développement produit[CDC1] et achats chez Panzani et Lustucru, ce qui m’a permis d’acquérir une bonne expertise de la chaîne de valeur. Ensuite, j’ai développé une activité de conseil. C’est dans ce cadre que j’ai rencontré Euralis : j’ai accompagné la coopérative sur plusieurs missions au niveau du Pôle agroalimentaire, avant de rejoindre le groupe. La Direction RSE a été créée, juste avant la crise sanitaire du covid et j’en ai pris la responsabilité.
Quelle est l’approche du groupe coopératif en matière de RSE ?
Ch. SdC – Une coopérative est fondamentalement une « entreprise à mission ». La responsabilité sociétale (RSE) est dans son ADN, avec un partage équitable des richesses, des actionnaires sobres (les agriculteurs), et une culture de la transparence vis-à-vis des salariés, des coopérateurs, des clients… Jusqu’en septembre 2021, cette politique a été structurée dans l’ombre, avant d’être affirmée comme un axe stratégique majeur. Avec notamment 3 grandes ambitions : assurer la mission essentielle d’une agriculture nourricière ; développer une agriculture durable, avec une évolution des pratiques agricoles ; créer un écosystème socialement responsable.
Comment s’articule votre mission ?
Ch. SdC – L’équipe RSE a vocation à rayonner sur les différentes activités du groupe, avec des relais dans chaque pôle. L’important est que la démarche est positionnée au plus haut niveau de la double gouvernance, élective et exécutive, qui caractérise une coopérative. Plusieurs entités ont été mises en place pour structurer la politique RSE, à commencer par un Comité stratégique RSE qui regroupe, autour du président d’Euralis, le directeur général, et le DGA, des administrateurs en charge de cette approche, les responsables de la stratégie développement et de la communication… et, bien entendu, la directrice RSE. Il se réunit au moins deux fois par an. Un Comité de coordination entre les différentes unités ainsi qu’un Comité opérationnel complètent l’organisation. Ce dernier a notamment pour mission de déclarer et proclamer les engagements du groupe, mais aussi d’en apporter les preuves concrètes dans un rapport officiel annuel (DPEF) audité par un organisme tiers indépendant (OTI).
Des exemples ?
Ch. SdC – Les engagements sont multiples et concernent tous les domaines. Ils sont intégrés dans un plan jusqu’en 2030, qui fera l’objet d’un point d’étape en 2025 et s’articule autour de nos 3 ambitions. Ils concernent donc une agriculture durable avec une évolution des pratiques (intrants, sols, eau…), une agriculture nourricière avec une charte nutritionnelle et éthique… Mais cela concerne aussi l’écosystème socialement responsable avec la promotion de la diversité, des actions en matière de développement de formations qualifiantes et certifiantes et l’insertion des personnes en situation d’handicap, avec la volonté d’aller bien au-delà du simple aménagement de postes. La mixité est particulièrement intégrée dans la trajectoire sociale, avec des objectifs significatifs, par exemple pour permettre aux femmes d’être davantage présentes dans les organes de direction du groupe et au conseil d’administration. C’est un véritable défi à relever, et déjà une direction de la gouvernance a été crée pour accompagner les candidates à ces différents postes.
Comment est ressentie cette démarche, en interne ?
Ch. SdC – Très positivement, et tout spécialement chez les 30-40 ans qui sont très sensibles à cette approche responsable et veulent être acteurs de la transformation d’Euralis. Des ambassadeurs RSE assurent le relais dans les différentes unités du groupe, avec des référents dédiés de par leur domaine de compétences (QHSE), ainsi que des volontaires dans d’autres domaines comme le social ou la finance. C’est une véritable culture d’entreprise qui s’installe, concrétisée par des objectifs précis et une trajectoire établie et validée par la gouvernance à horizon 2025 et 2030. Récemment, des ambassadeurs ont été nommés, dans le cadre du plan de sobriété énergétique global initié dans un contexte de risque de pénurie et d’enjeu de baisse de nos émissions GES. Il se développe une intéressante boîte à idées, avec une prise de conscience que chaque geste est important. Dans un autre domaine, nous avons fait un test pendant la collecte de maïs, avec un véhicule électrique qui a sillonné la campagne, pour sensibiliser les agriculteurs.
Des initiatives ont été prises à l’extérieur ?
Ch. SdC – Oui. A travers plusieurs évènements au cours de l’année. Ainsi, les salariés d’Euralis basés au siège ont été invités à participer au World Cleanup Day, le 17 septembre dernier : une cinquantaine de collaborateurs s’est mobilisée, le plus souvent en famille, pour nettoyer une parcelle identifiée avec les services techniques de la ville de Lescar. Au total, les bénévoles ont récolté 92 kg de déchets dans la nature. Dans le cadre d’Octobre rose, des marches solidaires ont été organisées sur 3 sites du Groupe en France, et une cagnotte créée (sur laquelle Euralis a abondé d’une somme équivalente à celles des collaborateurs marcheurs) au bénéfice de la Ligue contre le cancer. Autre exemple, des actions ont été menées autour du handicap, en soutenant l’Adapei 64. Autant de mouvements fédérateurs qui permettent de créer du lien.
Le chantier est vaste…
Ch. SdC – C’est un défi majeur à relever pour le groupe, mais qui fait partie de son ADN et qui a du sens. L’esprit coopératif et notre ancrage dans les territoires sont des atouts essentiels pour porter une dimension sociétale forte, indispensable pour créer de la valeur localement et de manière pérenne.
Informations sur le site internet d’Euralis.
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