32 millions de logements sont aujourd’hui éligibles, avec déjà 2 411 013 lignes en Nouvelle-Aquitaine (+ 681 151 en un an), et 2 857 486 en Occitanie (+ 852 294).
Toutefois, ce boom fibresque apporte aussi son lot d’inconvénients, subis par le consommateur et les municipalités, qui dénoncent en vrac des réseaux mal installés, des branchements de piètre qualité, des armoires vandalisées, des branchements dérivés, et au total, des dégradations entraînant une colère de moins en moins maîtrisée. Un constat partagé par l’Arcep, le régulateur des télécoms, qui demande aux opérateurs de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin aux malfaçons. Et dénonce l’ubérisation du raccordement, avec des opérateurs qui délèguent le boulot à des sous-traitants, parfois aussi mal payés que peu qualifiés. Ceci explique peut-être cela.
La longue liste des problèmes dénoncés ne tiendrait pas dans cet article, mais touche pour l’essentiel aux débranchements intempestifs d’abonnés pour en raccorder d’autres, aux portes d’armoires techniques arrachées, aux boîtiers de raccordements ouverts à la pluie et aux intempéries, dans ce que l’on appelle « les plats de nouilles » c’est-à-dire l’amoncellement de câbles emmêlés dans lesdites armoires. À la louche, on a calculé que sur les 65 000 armoires installées, plus de 60 % seraient détériorées, dont 90 % du fait des intervenants extérieurs.
Des solutions existent, et certaines ont été mises en place, qui tiennent pour l’instant plus du système D que de l’industrialisation, comme la pose d’un cadenas sur chacune des armoires, ou celle de serrures connectées qui s’ouvrent via le smartphone d’un technicien, permettant de la sorte de tracer l’identité de celui qui effectue les réparations, voire est l’auteur de dégradations, mettant ainsi fin à l’anonymat irresponsable. C’est le cas à Meaux, où Orange travaille de concert avec la mairie et la Police municipale, l’expérience est en cours.
Les pouvoirs publics estimant qu’elle n’est pas partie prenante, les opérateurs rechignant à investir sur un sujet qu’ils jugent annexe, la parole et l’action sont désormais dévolues aux mairies. Ici, dans notre région, pas de grande dispute mais un sujet résolument pris à bras le corps. Cette semaine sur PresseLib’, quelques éclairages utiles… Quand la fibre nous fait vibrer.
Dominique Padovani
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