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Edito

Filière gras, le saut dans le grand vide

Depuis lundi, toutes les volailles et tous les palmipèdes sont enfermés à double tour, confinement oblige. Finie la liberté pour les poules, les pintades, les oies et les canards qui n’ont plus le droit – au moins pendant plusieurs mois – de fréquenter les oiseaux migrateurs porteurs du virus. Tout çà pour 69 foyers d’infection détectés sur le très Grand Sud-Ouest.

Ainsi, la filière gras du bassin de l’Adour, qui génère plus de 4.000 emplois, fait un saut dans l’inconnu si l’on en croit les contradictions des experts dont certains ne semblent pas convaincus que ces mesures extrêmes viendront à bout de l’influenza aviaire.

Et...

CANARDS 2Depuis le 18 janvier, les éleveurs étaient privés de canetons et, une fois les derniers canards gavés (d’ici le 2 mai), il n’y aura plus un seul palmipède dans les fermes de la région. Ce vide total est imposé jusqu’au 16 mai, le temps de tout nettoyer et désinfecter. On en profitera aussi pour imposer de nouvelles réglementations pour le travail des éleveurs eux-mêmes, pour les conditions de transport ou encore pour la gestion des effluents. Avec inévitablement des coûts et des lourdeurs supplémentaires pour toute la filière.

La grande inquiétude concerne aussi la réaction des consommateurs. Il y aura pénurie de foies gras et de magrets frais du Sud-Ouest cet été, ce qui fera le bonheur des producteurs des autres régions françaises et des pays de l’Est. Ces parts de marchés qui vont s’envoler pourront-elles être récupérés avant la période de fin d’année qui se prépare plusieurs mois à l’avance ? Des consommateurs vont-ils se détourner, par précaution, de ces produits sur lesquels ont a jeté une suspicion ? Le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras estime que la filière devra essuyer un manque à gagner de plus de 35 millions d’euros.

Souhaitons que la solidarité des consommateurs français soit largement au rendez-vous, cet automne, pour donner un gros coup de pouce aux agriculteurs qui méritent bien de sortir par le haut de cette sinistre influenza aviaire.

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