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    LE GASCON NAÏFMaaaasquitude

    Un regard confiné mais curieux, dans une période inédite…
    MASQUES CHINE
    Depuis les manifestations des Gilets Jaunes en France, perturbées par les Black Bloc, jusqu’à la pandémie de coronavirus, en passant par les révoltés d’Hong Kong, la star c’est le masque. Star dénoncée ou star adulée.

    Octobre 2018, le mouvement historique des Gilets Jaunes se répand spontanément comme un virus. Son épicentre ? Les Français qui souffrent dans les zones rurales et périurbaines. Les manifestations s’enchaînent chaque samedi, et souvent dégénèrent avec l’infiltration de hordes de Black Bloc et de personnes excédées, poussées vers des comportements extrêmes ; tous masqués.

    Pour se protéger des gaz lacrymogènes, des Gilets Jaunes pacifiques mettent des masques. Ce qui leur vaut parfois une garde à vue. Le 16 mars 2019, le ministre de l’Intérieur réagit : « Des professionnels de la casse et du désordre équipés et masqués ont infiltré les cortèges. Ma consigne au @prefpolice : répondre avec la plus grande fermeté ».

    Fin 2019, à l’instar des révoltés d’Hong Kong, contre la loi d’extradition, ou de ceux de Santiago du Chili, contre l’augmentation du ticket de métro, des mouvements de contestations populaires fleurissent sur les 5 continents. Un point commun : les manifestants portent le masque (ou un maquillage) de Joker, le célèbre ennemi de Batman au cinéma et dans les bandes-dessinées, personnage central du dernier film de Todd Phillips, succès mondial. Une manière de donner un visage à la révolte, en dissimulant le sien.

    Mais le 23 janvier dernier, le coronavirus-19 provoque le confinement des 11 millions d’habitant de Wuhan, en Chine centrale. Le début d’un électrochoc mondial qui met en confinement les protestations et manifestations : place à une autre catégorie de masques, ceux qui protègent non pas des autorités mais des postillons.

    Dans le monde entier, le port du masque est progressivement généralisé, voire rendu obligatoire. Des milliards de masques sont commandés, particulièrement en Chine (N°1 mondial, et de loin, de la production : belle affaire !), berceau de cette pandémie qui cloître la planète. On se les arrache, on détourne des commandes sur les tarmacs. La guerre des masques, sans merci.

    En France, il faut bien l’avouer, on ne comprend pas grand-chose aux injonctions contradictoires. Le vendredi 20 mars, la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, enflamme les réseaux sociaux : « Vous savez quoi ? Je ne sais pas utiliser un masque. Je pourrais dire : ‘Je suis une ministre, je me mets un masque’, mais en fait, je ne sais pas l’utiliser », affirmant que « les masques ne sont pas nécessaires pour tout le monde ». Le 27 mars, elle insiste : « il n’y a pas besoin de masques ». Il s’agissait en fait de masquer la pénurie de… masques.

    Le vendredi 3 avril, changement de stratégie gouvernementale, confirmée par le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, qui, pour la première fois reconnaît que le port d’un masque par le grand public pouvait avoir un intérêt, en plus des gestes barrières. Du coup, des maires s’organisent pour pouvoir imposer le port du masque à tous les habitants de leur ville.

    Le jeudi 9 avril, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner donne consigne aux préfets d’imposer aux maires de faire machine arrière, ajoutant un argument étonnant : « Il s'agit d'un sujet d'égalité territoriale, certaines communes peuvent avoir les moyens d'équiper l'ensemble de leur population en masque, quand d'autres ne l'auraient pas ». Pourtant, on peut parier sans prendre trop de risques que bientôt en France le port du masque sera obligatoire à la sortie du confinement. Si toutefois, le gouvernement met un terme à la pénurie de ce précieux accessoire.

    Que se passera t-il en cas de manifestation ? Masques ou pas masques ?

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