Ce concours vise à mettre en avant les jeunes agriculteurs et leurs innovations dans le secteur. Grâce au vote du public et l’analyse du jury, il vient de remporter une aide de 3.000 euros pour son projet agroforestier.
Guillaume Ryckbosch n’est pas né dans le monde agricole. Il s’est pourtant très vite passionné pour la nature, le vivant et les bons produits. Après des études d’ingénieur agricole et un master en science forestière, il travaille pendant douze ans dans le service public (à la direction générale des services de la commune de Laruns, à l’organisation des eaux et forêts et aux espaces verts de l’agglomération de Pau).
« Je ne me sentais pas capable de m’installer juste après mes études. J’avais envie de mûrir mon projet avant de me lancer. J’ai eu l’opportunité d’acheter une ferme dans mon village natal en 2018 », raconte l’agriculteur de 39 ans.
Quant aux animaux dont il allait s’occuper, le choix s’est imposé de lui-même : « j’avais envie d’aller au bout des choses, du travail de la terre à la vente de produits fermiers. Les chèvres sont des animaux très intelligents, avec beaucoup de caractère. Les miennes me surprennent tous les jours, mais j’aime ce défi quotidien. De plus, j’ai toujours beaucoup aimé les fromages au lait de chèvre », confie-t-il.
La Chèvrerie Henri IV offre ainsi une gamme de produits de la ferme, aussi complète que gourmande, qui va du crottin au yaourt et au fromage blanc en passant par les glaces et le savon.
Remettre l’arbre au cœur de l’agriculture
En parallèle de cette activité, Guillaume Ryckbosch a également mis au point un projet agroforestier assez original. 8 hectares de son exploitation sont dédiés à la culture des céréales et légumineuses (méteil) qui nourrissent ses 42 chèvres. « C’est le même principe que le haricot-maïs. Le but étant de devenir autonome pour leur alimentation ».
De plus, dès 2019, l’éleveur a planté à la main 522 arbres fruitiers anciens du Béarn (pommiers, poiriers, péchés et cerisiers). Au total, 16 espèces différentes lui ont été fournies par l’ancien conservatoire végétal régional d’Aquitaine, le garant de la préservation du patrimoine végétal local.
« À travers mon expérience, j’ai pu prendre pleinement conscience du rôle des arbres dans un environnement. À cause de la mécanisation et l’intensification des cultures, les haies et les arbres ont peu à peu disparu des exploitations. Mon but est de remettre les arbres au centre de l’agriculture », présente Guillaume Ryckbosch.
Avec ce projet, le Béarnais espère préserver les sols et obtenir une meilleure structuration de ces derniers. Par ailleurs, l’implantation des vergers contribue à entretenir la qualité paysagère du site.
En à peine trois ans, l’impact de ce projet agroécologique est déjà bien visible, notamment sur la vie du sol. « On peut trouver des petits carabes qui sont un des indicateurs de bonne santé des sols, il y a aussi des lièvres, qui étaient absents depuis pas mal d’années », détaille Guillaume Ryckbosch.
Quant à sa récente récompense, l’agriculteur béarnais garde les pieds sur terre : « C’est toujours bien d’avoir un regard extérieur sur son travail et c’est une belle reconnaissance, mais on continue d’avancer ».
Vous pouvez dès à présent le retrouver au marché de Coarraze les mercredis matin aux Halles de Pau (Carreau des Producteurs), les vendredis et samedi matin, au marché d’Assat les vendredis soir, et à la ferme Henri IV les mercredis et vendredi de 17h à 19h (jusqu’au 30/10).
Noémie Besnard
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire