Si HMT, pour Human Mechanical Technologies, a été créée en 2017, l’origine de son histoire se trouve bien en amont, née d’une idée pleine d’humanité. Kévin Régi, alors collégien, a un ami atteint d’une maladie dégénérative musculaire le privant de toute autonomie des membres supérieurs. Au lycée, il commence à dessiner des schémas d’exosquelettes simplifiés pour accompagner les personnes en situation de handicap.
« Le projet de fin d’études à l’ENIT de Tarbes était axé sur le rétablissement de l’autonomie de personnes à mobilité réduite, mais quand vous êtes étudiant en mécanique, la première contrainte est d’avoir une certaine crédibilité pour s’introduire sur le marché médical. Cela nécessite l’appui de médecins renommés, des financements inimaginables pour arriver à valider le dispositif médical… Nous avons malgré tout persévéré, et des opportunités se sont présentées avec des grands noms d’entreprises qui souhaitaient des solutions pour prévenir les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS). À partir de là, nous avons pivoté en 2016, et nous avons créé, à six étudiants -dont cinq de l’ENIT-, HMT en 2017 » explique Kévin Régi, aujourd’hui président de l’entreprise.
La notoriété viendra très vite, grâce notamment au concours national des start-up Enedis, et à leur premier client, SEB Lourdes. « D’autres entreprises se sont manifestées, - comme EDF Hydro, les Tonnelleries de l’Adour -pour qui nous sommes en train de mettre plusieurs actions en place-, ou encore Gasco, et nous avons développé nos démarches ergonomiques en proposant des solutions organisationnelles mais aussi techniques grâce à notre bureau d’études » poursuit Antoine Rigollet, responsable du service ergonomie.
Beaucoup de TMS sont la conséquence de multi-facteurs qui ne sont pas forcément physiques
« Nous allons sur le terrain afin de pouvoir analyser l’activité en situation réelle, tant au niveau physique que cognitif, organisationnel ou psycho-social, car beaucoup de TMS sont la conséquence de multi-facteurs qui ne sont pas forcément physiques. Cette analyse en amont, spécifique à HMT, va nous permettre d’avoir une vision globale nous permettant de mettre en place la meilleure des solutions ».
Et la solution ne sera pas forcément l’utilisation d’un exosquelette, même s’ils sont près de 600 issus de chez HMT dans le monde aujourd’hui. Il s’agira plutôt de réorganiser le poste de travail ou le processus, d’analyser les risques psycho-sociaux, de comprendre pourquoi le taux d’accidentologie est élevé sur tel secteur…
L’ergonomie est une science comme l’ingénierie, destinée à améliorer le travail par la gestion de projets
« Il y a encore peu de connaissances sur les solutions autres que physiques. Notre travail est d’accompagner les entreprises en nous concentrant sur leurs problématiques et leurs besoins, pour bien les déterminer et les intégrer. Même dans un bureau idéalement aménagé, si vous êtes stressé, vous pouvez rehausser les épaules, ce qui risque d’entraîner des TMS au niveau des cervicales. Ils sont une conséquence physique, mais ils restent liés à de multiples facteurs. L’ergonomie est une science comme l’ingénierie, destinée à améliorer le travail par sa compréhension et sa transformation. Et c’est ce que nous souhaitons mettre en avant chez HMT ».
Marielle Fourcade
HMT et les exosquelettes
Moon : spécialement conçu pour les mouvements du cou, il soulage les cervicales lors de postures contraignantes liées à un travail tête en l’air ou bras en hauteur.
Plum’ : le plus léger exosquelette du monde pour soulager le travail de bras en hauteur et diminuer les sollicitations musculaires au niveau des épaules.
Light : destiné à limiter la pénibilité lors de manutentions répétitives, il soulage du poids des bras sans contrainte et sans gêner l’opérateur.
Wave : ce nouveau modèle soulage le bas du dos. Son système d’assistance mécanique ne nécessite pas de désactivation pour marcher.
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