L’Union des industries et métiers de la métallurgie Adour Atlantique regroupe une grande diversité d'entreprises, allant des plus petites aux grandes structures, spécialisées dans des secteurs variés tels que l'aéronautique, la mécanique, la chaudronnerie, la tuyauterie, ou encore la maintenance industrielle.
Cette organisation patronale a pour mission de représenter et défendre les intérêts des entreprises. Son objectif est de conseiller ses adhérents dans leurs défis quotidiens, qu'il s'agisse d'innovations technologiques, de gestion des ressources humaines, de la conformité avec les normes environnementales ou l’innovation.
L’UIMM est également en charge de la promotion la filière et de former les futurs salariés, afin de répondre aux besoins des entreprises du territoire. Didier Lacassagne, président de l’UIMM Adour Atlantique depuis le 30 octobre dernier, revient sur son parcours dans l’industrie et sa candidature à cette nouvelle fonction. Aux côtés de Gaëlle Girardi, déléguée générale de l’UIMM Adour Atlantique, ils abordent également les défis actuels et futurs qui préoccupent les entreprises industrielles.
Pourquoi avoir fait carrière dans l’industrie ?
Didier Lacassagne - J’ai été attiré très jeune par les métiers techniques : j’ai réalisé mon premier couteau à l’âge de 14 ans et demi, en récupérant des matériaux à droite et à gauche. J’aimais fabriquer des objets. J’ai eu la chance de faire des métiers très différents dans la même entreprise. Après avoir été opérateur, j'ai rapidement évolué en tant que gestionnaire moteur puis responsable Supply Chain (logistique), avant d’intégrer le service qui s’occupe de réaliser les moteurs et de les certifier. J’ai été aussi chef de projet de la partie intégration et test des turbines, ingénieur R&D, responsable d’un centre de compétences industrielles transmission et habillage, où j’ai pu toucher à tous les domaines qui concernent une PME, des lignes de fabrication à l’industrialisation, en passant par partie l’achat et le contrôle budgétaire. Si j’ai pu avoir ce parcours, c’est grâce à la formation et la montée en compétence.
Pourquoi avoir choisi de postuler à la tête de l’UIMM Adour-Atlantique ?
Didier Lacassagne - Au cours de ma vie professionnelle, j’ai eu l’occasion d’être en contact directement avec des sous-traitants et fournisseurs. En tant que responsable de centre de compétences pendant sept ans, j’avais pris beaucoup de plaisir d’échanger avec eux et d’entretenir ses relations de partenariat. Lorsque les uns ou les autres sont en difficulté, ça impacte forcément l’autre partie, donc il faut essayer de trouver des solutions ensemble pour s’en sortir, car nous sommes étroitement liés. Il faut travailler main dans la main.
Dernièrement, nous avons travaillé en étroite collaboration avec l’UIMM 65 concernant un dossier de subvention pour le Pôle Formation Adour, que le groupe Safran (l’un des administrateurs) a porté au niveau de l’État dans le cadre de France 2030. Le rapprochement de la partie formation et des industriels est important pour l’avenir de notre filière. Ce projet m’a vraiment donné l’impression de faire progresser l’industrie. Tous ces éléments m’ont fait penser que je pouvais apporter énormément de choses à l’industrie. C’est pourquoi j’ai décidé de me lancer ce défi.
En quoi votre parcours professionnel est un atout pour cette fonction ?
Didier Lacassagne - J’ai débuté ma carrière en bas de l’échelle, en tant que monteur/régleur d’ensembles de régulation au sein de la structure. Je pense que tout ce parcours m’offre une certaine légitimité auprès de mes interlocuteurs, on se comprend plus rapidement, car on parle le même langage. Même si aujourd’hui je suis directeur du site de Bordes de Safran Helicopter Engines, je suis avant tout un homme de terrain et je n’ai que quelques mètres à faire pour être au cœur de la production. Même si Safran ne connaît pas les mêmes difficultés que d’autres petites entreprises (recrutement, trésorerie…), nous sommes sensibles à la situation de nos sous-traitants. Mon objectif est d’être à l’écoute et aux côtés de l’ensemble des adhérents du territoire afin de relever les challenges industriels, économiques, sociétaux, actuels et futurs.
Gaëlle Girardi - Safran et l’UIMM Adour Atlantiques partagent également des thématiques communes, notamment la démarche RSE. Cette entreprise a une puissante de frappe assez importante, car elle est capable de porter cette thématique RSE et la légitimer dans toutes les entreprises, petites ou grandes. C’est un point non négligeable.
Comment l’UIMM accompagne-t-elle tous les types d’entreprises, de la TPE aux grands groupes comme Safran ?
Gaëlle Girardi - Que ce soit sur la partie juridique, sociale, formation ou le recrutement, nous avons une équipe suffisamment structurée pour pouvoir répondre de manière adaptée aux besoins spécifiques de nos entreprises adhérentes. Sur la partie RSE, on va au sein des entreprises de moins de 150 salariés pour co-créer des feuilles de route ou réaliser des diagnostics. Parmi nos 180 adhérents, nous avons environ 90 % de TPE-PME, ces dernières sont donc notre cible prioritaire pour nos actions de structuration et de montée en compétence, afin de pouvoir consolider et développer le tissu de ces petites entreprises.
L’industrie connaît de profondes mutations depuis ces dix dernières années… Pouvez-vous nous en dire davantage sur les défis rencontrés par les entreprises ?
Didier Lacassagne - L'industrie connaît en effet une transformation profonde, marquée par l'émergence de nouvelles technologies et la transition énergétique. Ces mutations ont un impact significatif sur les entreprises et les emplois. Problématiques d’absentéisme. Mutation de la société ces dernières années, accentuée par le Covid-19. Les entreprises doivent s’adapter en termes de relation sociale. Il faudra aller plus loin sur les formations sociales. Ma feuille de route stratégique pour ce mandat s’articulera autour d’enjeux prioritaires : l’attractivité de l’emploi et de la formation aux métiers industriels, la promotion des entreprises industrielles et du territoire, la performance des entreprises industrielles au regard des enjeux de compétitivité et de leur inscription dans une démarche RSE efficiente et utile ; la défense des intérêts des entreprises adhérentes et enfin, l’animation d’un réseau d’industriels engagés.
J’espère également renforcer nos relations avec les élus des collectivités territoriales, pour pouvoir échanger autour de nos difficultés. Mais il ne faut pas avoir les yeux plus gros que le ventre : il faut savoir ce que l’on est capable de faire, qu’on peut faire et ne pas vouloir traiter tous les sujets et au final, ne rien faire. Il faudra forcément prioriser certaines actions pour obtenir des résultats.
Gaëlle Girardi - L’UIMM Adour Atlantique compte aussi structurer sa partie Animation et montée en compétence concernant les ressources humaines. La formation et la promotion de la mixité et de l’inclusion vont être renforcées lors des prochaines années.
Propos recueillis par Noémie Besnard
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