La croissance du trafic est spectaculaire avec un +50% par rapport à 2022, mais aussi un +23,5% par rapport à 2019. De quoi propulser Tarbes-Lourdes devant le voisin béarnais bloqué par l’inertie et le peu d’ambition de Transavia sur son créneau majeur, la liaison avec Paris.
La Bigorre bénéficie à plein du retour des pèlerins à la cité mariale, mais ce n’est pas tout. 15% du trafic est alimenté par les charters de fidèles, avec parfois quelques provenances lointaines (Dakar, Los Angeles…).
Aujourd’hui, 56% du trafic est assuré par les compagnies low-cost en provenance d’Italie (7 destinations) de Pologne, de Belgique, d’Irlande de Grande Bretagne et de Malte. Et 80% des personnes qui empruntent ces liaisons séjournent dans les Hautes-Pyrénées, pour l’essentiel à Lourdes, mais aussi les stations de montagne.
La liaison avec Orly représente 28% du nombre de voyageurs. Rappelons qu’elle s’inscrit dans le cadre des Liaisons d’aménagement du territoire (LAT) et d’une Obligation de service public (OSP) c’est-à-dire un contrat passé entre le syndicat Pyrénia, propriétaire de l’aéroport et la compagnie espagnole Volotea.
Avec une collaboration régionale…
L’aéroport de Tarbes-Lourdes-Pyrénées joue un rôle indispensable pour la Bigorre, et bénéficie d’une collaboration forte avec tous les partenaires publics : CCI, Région, Département etAagglomération.
Le propriétaire, le syndicat Pyrénia a confié l’exploitation à la société publique qui gère également les aéroports de Perpignan et Carcassonne en Occitanie. « Grâce à leurs volontarismes et dans un esprit de collaboration exemplaire, les trois collectivités ont choisi de développer le trafic import vers le territoire, en particulier les pèlerins de Lourdes mais aussi vers le reste des Hautes-Pyrénées, grâce à un partenariat avec les compagnies Low-costs. Les retombées économiques sont estimées à 92 millions d’euros de PIB sur le territoire » se réjouit l’aéroport bigourdan.
Quant à la liaison avec Paris-Orly, elle est considérée comme nécessaire et même indispensable pour l’aménagement du territoire dans un département enclavé sur le plan ferroviaire.
« Depuis 2003, la liaison avec Orly est qualifiée de Liaison d’aménagement du territoire (LAT), ce qui veut dire que l’Etat considère que cette liaison est vitale pour le développement économique des Hautes-Pyrénées, compt-tenu de son éloignement. Notre contrat d’OSP est donc pleinement justifié. L’Etat a d’ailleurs choisi de continuer à le soutenir dans le cadre de la signature avec l’Etat du Plan Avenir Lourdes en février 2022 » ont tenu à préciser les élus.
« Cette liaison est d’autant plus nécessaire notre département est enclavé sur le plan ferroviaire. Avec un temps de parcours de 5h15 jusqu’à Paris-Montparnasse, le train reste un moyen de transport peu compétitif et l’avion reste la solution la plus viable pour relier la capitale. Ce n’est pas le cas à Pau où le temps de parcours ferroviaire est de 4h17. Cet écart d’une heure rend ce mode de transport bien plus pertinent et explique largement la baisse de la demande aérienne à Pau » ont-ils insisté.
« D’autres raisons existent : l’essor du télétravail, des visio-conférences... De plus, au titre de leurs responsabilités sociales et environnementale (RSE), les grands groupes demandent à leurs employés de privilégier le train par rapport à l’avion, ce qui est plus facile à Pau qu’à Tarbes-Lourdes-Pyrénées »
L’aéroport de Pau, qui reposait sur un trafic d’affaires important, a donc subi de plein fouet ces changements de comportement. « Depuis le 25 octobre, la desserte Orly-Pau de Transavia a été divisé par deux et le trafic n’a pas augmenté entre Tarbes et Orly ; il a même baissé ».
« Grâce à l’engagement des collectivités et au trafic à dominante touristique qui le dessert, l’aéroport de Tarbes Lourdes Pyrénées reste un outil économique majeur et une plate-forme incontournable pour la desserte du Sanctuaire de Lourdes et des Pyrénées Centrales.
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