Chambre de Commerce et d'Industrie

N'allez pas croire, un "rendez-vous de conjoncture économique semestriel" à la Chambre de Commerce et d'Industrie, n'est pas forcément fastidieux. Et en plus, on y apprend plein de choses ! Surtout quand André Garreta, le directeur, Peio Olhagaray (directeur du développement économique) et Bernard Darretche (directeur général) ne mâchent pas leurs mots.

Car si les chefs d'entreprise de la région reprennent un peu confiance, les chiffres de l'emploi notamment peuvent refroidir les enthousiasmes.

Quels sont les freins ? C'est là que les langues se délient, et que certaines explications, aussi déplaisantes soient-elles, sont lâchées. Au moment où de nouveaux élus sont mis en place, il est temps de les mettre en garde, contre des projets, porteurs d'emplois, et qui ont été avortés en raison de pressions exercées, selon André Garreta "par des minorités agissantes qui sont contre tout". Une allusion à peine dissimulée à l'échec d'installation de la société de méthanisation Imtech sur Tarnos.

Il est vrai que le Pays basque notamment se révèle bien moins industrialisé que le Béarn (1.796 industries pour le premier contre 2.740 pour le second). Les raisons ? Moins de foncier à vocation économique et un engorgement routier conséquent, à mettre aussi sur le dos d'une activité économique concentrée à 80% sur 20% du territoire !

Du coup, la CCI mise sur les liaisons aériennes, type la réouverture de la ligne Biarritz-Roissy ou la mise en place cette année du report modal des marchandises, maritime et rail. Rien n'est laissé au hasard, car la situation l'exige. Fin 2013, le nombre de demandeurs d'emploi en Pays basque avait augmenté de 4,3% en un an. Et l'augmentation des cotisations sociales a fait chuter le nombre d'auto-entrepreneurs, dont 391 se sont enregistrés en 2013 contre 500 en 2012.

Heureusement, les dirigeants gardent le moral, et 78% d'entre eux se déclarent confiants dans l'avenir. Ouf ! Dites, vous voyez qu'elle était instructive cette réunion !