Abonnez-vous
Publié le

Les vignerons du Tursan ont du potentiel et des ambitions

Fortement pénalisés par la crise sanitaire mais aussi par le gel, ils croient plus que jamais en leur terroir et en leurs solides atouts.
Les vignerons du Tursan ont du potentiel et des ambitions
Le syndicat de l’appellation parle de 42% de pertes à cause de la période de gel d’avril 2021, et au final d’une petite récolte, moitié moindre qu’en 2020. Cependant, les vignerons du Tursan ont su résister… en attendant des jours meilleurs.

Pendant la crise sanitaire, les vignerons du Tursan ont dû faire le dos rond entre salons annulés, caves fermées et visites et ventes directe rendus impossibles. Et comme les pépins volent toujours en escadrille, l’épisode de gel tardif d’avril dernier, reconnu calamité agricole en novembre, a fortement amoindri la récolte de 2021, avec seulement 4.700 hectolitres, contre 11.630 en 2020.

Pascal Lafenêtre, président du syndicat, a parlé de 42% de pertes et d’un épisode inédit depuis 30 ans, malgré des situations diverses selon les exploitations. Des problèmes à gérer en plus de la surveillance des maladies de la vigne telles que la flavescence dorée.

Pour autant, les vignerons du Tursan ce sont adaptés à cette difficile situation, notamment (pour certains) en misant sur leurs stocks existants de vins d’appellation et en convertissant une partie de ce cru 2021 en vin de pays pour limiter les dégâts au plan financier. Certains viticulteurs ont également pu bénéficier d’aides, même si ceux qui ont d’autres activités en parallèle (élevage ou autre) n’ont pas toujours pu.

Des atouts pour demain

Le Département des Landes a débloqué une enveloppe de 300.000 euros pour aider la filière locale, somme venant en sus des 43.000 euros accordés pour les actions de communication du syndicat autour du vin de Tursan, lesquelles passent aussi par l’association Qualité Landes, qui regroupe les 7 filières-clés de la gastronomie locale (asperge des Landes, bœuf de Chalosse, kiwi de l’Adour, etc.).

De même, les vignerons sont mieux armés que par le passé pour faire face à ce genre de calamité. Aujourd’hui, 80% des viticulteurs du syndicat sont assurés contre le gel, chiffre largement supérieur à la moyenne nationale. Les tarifs de ces assurances ont d’ailleurs grimpé de 30% cette année, ce qui n’est pas sans poser problème à la profession.

Pour autant, cette AG a aussi été l’occasion d’insister sur les atouts des vins de Tursan, avec leur cave coopérative fédérant depuis Geaune une centaine de vignerons, et dont la production s’étend sur 500 hectares. Et cette surface ne demanderait qu’à s’étendre avec l’installation de nouveaux viticulteurs. La cave emploie 26 salariés et déclare produire en moyenne 30.000 hectolitres de vins par an en AOP Tursan ou en IGP Landes.

De même, la filière locale est plutôt bien positionnée en termes d’approche environnementale. Un bon tiers des coopérateurs de la cave (représentant 70% des surfaces) ont opté pour une démarche dédiée « avec notamment des travaux sur la fertilisation raisonnée des sols, la mise en place de couverts végétaux par des engrais verts, la réduction de l’utilisation d’intrants, l’implantation de haies… »

Dans cet esprit, 2021 a été marqué par de premières cuvées AOP Tursan en Agriculture Biologique, par de premières cuvées sans sulfites en blanc et rosé, et par de nouveaux vignerons engagés dans cette voie du bio.

En d’autres termes, les vins de Tursan ont tout pour séduire les consommateurs d’aujourd’hui, sensibles aux vins de terroir encore méconnus au plan national ainsi qu’à la dimension écologique de leur production. Allez, gageons que 2022 sera l’année du dégel pour nos Vignerons du Tursan.

Commentaires


Réagissez à cet article

Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire

À lire aussi