A l'heure où d'aucuns rêvent de supprimer les Conseils généraux, on oublie trop souvent la force de leurs compétences de solidarité. Par exemple, ils s'occupent de toutes les prestations de la petite enfance, mais aussi des personnes âgées. Et dans cet ultime domaine, il existe un sujet tabou : la maltraitance des personnes âgées ou handicapées.
Dans le Gers, il y a bien longtemps qu'on a réagi, et après la cession par l'association qui assurait la gérance, c'est le Conseil général qui a pris le relais en 2007. Les personnes concernées composent le 39 77 et sont immédiatement écoutées, aidées et prises en charge si besoin, qu'il s'agisse d'assistance sociale, de l'ARS, voire même de la gendarmerie dans les cas extrêmes.
Malgré des chiffres alarmants et une hausse de 20% des signalements entre 2012 et 2014, la situation ne s'est pas vraiment dégradée au concret, puisque les cas n'augmentent pas vraiment, c'est l'information qui, mieux disséminée, porte davantage ses fruits. Parfois la justice n'est pas le véritable recours. Il s'agit davantage d'épuisement et de besoin d'accompagnement social pour modifier la donne.
En 2013, sur 41 procédures déclenchées, 33 concernaient des personnes âgées et 8 des personnes handicapées. Les 33 cas se découpaient comme suit : 29 de maltraitance familiale, 2 de maltraitance en institution (psychologique).
En leur sein, la première maltraitance était psychologique (26%), relevant de la négligence active (23%), financière (19%), physique (13%), la maltraitance médicale ne représentant que 1%. Souvent le simple recours aux services de l'APA, trop ignorés, permettent de stabiliser la situation et de la rétablir pour que les générations puissent continuer à vivre ensemble, dans le respect et la dignité. Ainsi que la solidarité.
L'exemple gersois est parlant, et fait s'interroger sur ceux qui rempliront à bien ce type de mission si les départements étaient appelés à disparaître...
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