Entreprise à vocation sociale et solidaire, Mon Épi accompagne les créateurs d’épiceries d’un nouveau genre. De nature associative et auto-gérées par leurs adhérents bénévoles, les « épis » se posent en solution alternative aux AMAP, groupements d’achat, marchés et autres magasins spécialisés s’appuyant déjà sur les circuits courts et les producteurs locaux.
Ici, l’objectif est d’abord de rémunérer ces derniers au plus juste. Les producteurs locaux encaissent ainsi 100% du prix d’achat des produits qu’ils proposent. Un bon moyen pour eux d’échapper aux contraintes imposées par la grande distribution.
Créée dans la foulée d’une première épicerie à Châteaufort (78) en 2016, la structure nationale Mon Épi vise à unifier un réseau d’épiceries fondées sur ce modèle. Elle met à disposition de toutes les épiceries du réseau un outil informatique commun, auquel peuvent accéder leurs adhérents et les producteurs pour passer et traiter les commandes.
Pour se financer, Mon Épi demande une participation de 3% aux producteurs au-delà des 10.000 euros de chiffre d’affaires avec les épis.
L’Adour joue le jeu…
En France, quelque 70 épis fonctionnent déjà. Ils commercialisent plus de 3.000 produits de plusieurs centaines de fournisseurs. L’Adour est plutôt bien représenté, avec déjà 9 épis. On en compte 6 dans le 64 : Épi de Biarritz, Collectif de la rue Guttierez (Biarritz), Épi Gagabai (Saint-Jean-Pied-de-Port), Épi de Pau Sud (Lons), Coop O’Loco (Buros) et Coop des Luys (Sauvagnon).
Les autres sont l’Épi Chiche à Biarrotte (40), Gourmand’ici à Jû-Belloc (32), et l’Épi Riposte Bigourdane à Bagnères-de-Bigorre (65).
Trois nouvelles épiceries du genre sont en gestation en Adour : Consommer Local à Orthez, Épyrenea à Loubieng (64) et Un épi comme aucun à… Aucun (65). Un peu plus loin, 7 épis sont en voie de création en Haute-Garonne (qui en compte déjà deux), et 8 en Gironde. Pour ceux que la démarche séduit, il reste donc de la place pour se lancer…
À Buros, commune de moins de 2.000 habitants, l’épicerie a été lancée par une dizaine de familles. Elle marche déjà avec 30 producteurs du village et des alentours, et devrait rapidement étrenner des locaux dédiés. A Jû-Belloc, dans le Gers, ils sont également 10 bénévoles à faire tourner une épicerie associative, juste à côté de la mairie, où l’on peut venir retirer ses commandes le vendredi soir.
À Biarrotte, l’Épi Chiche vient de donner un dernier coup de peinture à son local dans une ambiance conviviale. À Loubieng, l’épi devrait être lancé d’ici la fin de l’année. Tous ces lieux, au-delà de permettre un retrait des commandes, sont évidemment un moyen de recréer du lien social dans les villages.
Créé l’an dernier, le jeune fonds de dotation Bouge ton coq, plateforme de dons qui œuvre à la revitalisation des villages ruraux, s’est ainsi associé à la démarche de Mon Épi en lançant une campagne « Qu’est-ce qu’on attend ? » Objectif : lever 4 millions d’euros d’ici la fin de l’année pour créer 2.000 épiceries participatives dans nos villages.
Bouge ton coq estime qu’une épicerie peut être lancée avec 2.000 € (frais de démarrage, aménagement d’un local, etc.), soit la contribution de 35 donateurs (en moyenne). Une cinquantaine d’épiceries seraient ainsi financées, dont 5 seraient déjà en cours d’ouverture. L’opération s’effectue en partenariat avec l’association des maires ruraux de France. Régions, communes et départements sont invités à s’associer à l’initiative.
La morale de l’histoire, c’est qu’avec un peu de volonté, d’argent et d’organisation, des solutions existent pour faire bouger un peu nos villages tout en consommant local et… au juste prix.
Plus d’informations, cliquez ici
La carte des « Épis » - c’est ici
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