On devrait à terme éradiquer la maladie d'Alzheimer. Quand on voit le nombre de codes, mots de passe en tout genre que l'on doit mémoriser sur un disque dur qui, paraît-il, se ramollit avec les années, on devrait échapper à la perte de mémoire.
Passe encore pour le code de la carte bancaire. Si on n'en a qu'une, vu le prix des choses, que voulez-vous, on n'a plus rien pour rien, on l'utilise souvent et c'est donc le fichier le plus facile à atteindre. Une deuxième carte bancaire commence à compliquer les choses et parfois, la Game Boy affiche son message désagréable: "code incorrect". Là, sueur froide le long de l'échine sous le regard peu amène d'un commerçant qui croit détecter l'escroc dormant sous votre air tranquille, vous recommencez... Ouf "code correct" auquel je préfère nettement "code bon" et j'aimerais même des félicitations, merci.
Passons aux codes d'accès d'immeuble. À Paris c'est normal et intégré, ici beaucoup moins et on n'est pas configuré pour ce genre de paramètre. Vous avez donc noté le code de vos amis au dos du ticket de caisse de supermarché et une heure après, jeté le ticket qui faisait désordre sur la table de l'entrée. Vous serez bon le soir venu pour chanter la sérénade sous la fenêtre des dits amis avec l'aide d'une bande de jeunes qui passaient par là, ravis de prêter main-forte à l'opération. Ce fut un grand moment de joie collective et d'animation de rue...
Quant aux codes Internet, là, heureusement, mon ordi les retient à ma place mais ce ne fut pas toujours le cas et à moins de prendre le même mot de passe pour tout, c'est le blocage assuré parce que forcément on insiste pour essayer des combinaisons alors qu'on sait qu'au bout de trois essais, ça coince.
Le pompon revient aux nouvelles procédures initiées par les banques. Elles ont raison mais à mon avis, les malfrats doivent mieux comprendre que nous la marche à suivre : identifiant, puis question secrète puis code secret pour initier un autre code qu'on vous envoie par SMS et qu'il faut copier à toute allure sous peine de devoir tout recommencer.
Bon, ça va encore mais quand j'aurai 90 ans et que mes doigts engourdis par l'arthrose riperont sur le minus clavier ? D'ici là, j'aurai mon code barre sous la peau avec tous les renseignement qui me concernent. Ça s'appellera la traçabilité, ce sera sensé me simplifier la vie et moi, j'aurai le sentiment d'être passée du côté des robots.
Pasquine L’Islet
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