Tolstoï dit : « Ne vous plaignez jamais de votre vie, vous ne pouvez vous plaindre que de vous-même ». Cette phrase m’a sauté à la figure pendant que je feuilletais un journal en grignotant un bout de fromage des Pyrénées (oui…avec du pain et un verre de vin pour faire glisser) et que rissolaient gentiment des pommes de terre dans la sauteuse.
Vision brétéchérienne de la ménagère de moins de « tuit ans » avachie dans sa cuisine et soudain prise à la gorge par les questions existentielles « qui suis-je, où vais-je » et, comme diraient les potaches : « où cours-je et dans quel état j’erre »?
Moins on se pose ce genre de question, mieux on se porte, de cela je suis sûre. La sagesse, c’est sûrement, comme un bon cheval de trait, de tracer un sillon bien droit dans le champ qui nous est alloué. Alors, on met les petites oeillères qu’il faut pour ne pas trop regarder si l’herbe est plus verte dans le pré d’à côté et en avant ! On savoure son petit bonheur tranquille et on passe sans encombres le soc de la charrue sur les petits cailloux de l’existence.
Le problème, c’est que la vie met parfois en travers du chemin de sacrés gros cailloux, des rochers carrément, que l’on ne peut passer sans briser la charrue ou tuer le cheval que nous sommes. Vous avez le choix du rocher, entre un décès, un divorce, une sale maladie, une faillite ou autre ou tout ça à la fois. On dit que la vie bascule et même si on répare le soc de la charrue, le sillon n’est plus jamais comme avant, le cheval blessé non plus d’ailleurs.
Là, on est obligé de se poser les vraies questions, obligé de donner les vraies réponses. La vie soudain rendue à l’essentiel, oblige à se voir en vérité. En son temps, Henri Loustalan disait : « la vérité n’a peur de rien ». C’est nous qui souvent avons peur de la vérité et encore plus de changer de sillon.
Cela dit, mon changement de sillon attendra bien demain, les pommes de terre sont en train de brûler !
Pasquine L’Islet
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