Le vote a eu lieu lors du dernier conseil communautaire. Établi avec et pour les 158 communes de la super-agglo, ce programme va courir jusqu’en 2026. On rappelle que le PLH, outil obligatoire pour les communautés d’agglomération, définit une politique globale de l’habitat, fixe et hiérarchise des objectifs et enfin identifie les ressources nécessaires pour les atteindre.
« Un PLH se doit d’assurer une répartition équilibrée et diversifiée de l’offre sur les territoires, en favorisant la mixité sociale et le renouvellement urbain. Il doit ainsi répondre à la diversité des besoins et aux problématiques particulières du handicap, du vieillissement, de la pauvreté, du logement des jeunes », expose la Communauté Pays Basque. Et dans le contexte hyper-tendu de l’agglo basque, ce PLH revêt naturellement une importance toute particulière…
Pour mémoire, le PLH arrêté en avril « prévoit une augmentation de 50% des logements sociaux, une forte baisse de la construction sur la côte au profit du Pays basque intérieur et la diminution de la part de résidences secondaires ». Plus précisément, il table sur la production de 2.600 nouveaux logements par an, à 50% sociaux. L’orientation est également claire au chapitre de la répartition géographique de l’offre : il va s’agir de réduire au maximum la production de logements en zone littorale pour l’augmenter dans les terres.
L’agglo indiquait en avril que sur la période 2021-2026, la production de logements devait diminuer de 19% à proximité du littoral, et croître de 70% en Pays basque intérieur (par rapport à la période 2010-2018). Ce qui, comme le notent souvent nos lecteurs avertis, doit s’articuler avec les choix en matière d’infrastructures et de mobilité… Enfin, est également fixé dans ce PLH un objectif de réduction du poids des résidences secondaires dans les logements locaux. Celles-ci pèseraient actuellement 20% des quelque 200.000 logements du territoire…
On ne rappelle pas à quel point le sujet est sensible en Pays basque. Certains élus se montrent ainsi très critiques vis-à-vis de ce nouveau PLH, en tête desquels on peut citer Alain Iriart et Jean-Claude Mailharin, respectivement maires de Saint-Pierre-d’Irube et d’Amendeuix-Oneix. Principal reproche : l’absence de véritable mécanisme de régulation du marché local pour enrayer l’explosion des prix, qui exclut l’essentiel de la population de l’achat et de la location. Lesdits élus plaidaient pour des solutions plus radicales comme une interdiction de produire de nouvelles résidences secondaires en zone tendue ou la reconversion plus systématique de friches
Pour ses promoteurs, au contraire, ce plan a d’abord le mérite de fixer un cap clair pour l’agglo. Les élus favorables au plan ajoutent qu’un PLH ne peut pas tout et que pour que les objectifs fixés soient finalement atteints, il faudra compter avec l’implication des mairies, des bailleurs et de tous les autres acteurs impliqués. En d’autres termes, il faudra avant tout des PLU au diapason de ce PLH, déjà le fruit d’une assez longue consultation…
Pour conclure et au chapitre des mesures un peu plus concrètes et offensives, on notera le vote à venir (en décembre) d’une « clause de compensation » pour obliger les propriétaires à louer un logement à l’année pour chaque location touristique proposée, dispositif ciblant 24 communes basques situées à proximité du littoral.
Sûr, donc, que les débats autour de cette délicate question du logement sont loin d’être terminés…
Plus d’informations sur le site de la Communauté Pays Basque
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