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Publié le Mis à jour le

Une innovation majeure se mijote à Tarbes

« Blade » est discrètement développé par Airbus dans les hangars de Tarmac Aerosave. Ce projet ambitieux vise à donner naissance à un avion aux ailes révolutionnaires
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Qui a dit que côté améliorations techniques dans l’avionique, on était arrivé au bout du bout ? Les ingénieurs d’Airbus sont en grain de prouver le contraire, en menant à bien le projet A340 Blade (Breakthrough laminar aircraft demonstration in Europe).

Lancé il y a maintenant neuf ans puis interrompu, il a été très sérieusement repris. Il est vrai que s’il voit le jour, il permettrait une économie de carburant de plus de 5 % et autant de rejets de CO2. De quoi s’y intéresser de près.

Qu’on nous pardonne les quelques lignes, très techniques, qui suivent, mais elles sont nécessaires pour comprendre ce qu’est Blade. Vous savez, ou vous ne savez pas, ce qu’est un écoulement laminaire. Il s’agit de la couche limite obtenue sur la zoné créée par l’interaction de l’air sur l’aile, avec un écoulement rectiligne de l’air sur l’aile sans perturbations. Suivant le profil de l’aile et la viscosité de sa surface, cette couche peut se décoller et produire des perturbations dans le flux d’air. D’où l’idée chez Airbus de repousser l’écoulement sur le bord de fuite, ce qui devrait réduire la trainée.

On a, à partir de ce constat, conçu une aile à profil laminaire, avec un bord d’attaque davantage effilé que d’habitude. Et comme chez Airbus, on travaille en équipe, l’aile gauche a été conçue et proposée par le suédois Saab sous la forme d’un monobloc, dans rivets et avec des lisses et des semelles de longerons intégrées.

L’aile droite étant l’œuvre du britannique GKN Aerospace et est classiquement composée de panneaux métalliques, dotés d’un joint pour gommer les variations synonymes de turbulences.

Ne reste maintenant qu’à tester sur le prototype de l’A340 (MSN001) un long-courrier. Un carénage en haut de la dérive va accueillir trois caméras HD à infrarouges, permettant d’observer les variations de température et l’écoulement laminaire, tandis que 31 caméras optiques à très haute vitesse vont être placés entre les pods en bouts d’ailes, sans oublier les capteurs de pression, au nombre d’environ 2.000.

Si l’ensemble de construction et d’assemblage est installé sur Tarbes, sur Tarmac Aerosave, les essais en vol se dérouleront sur Toulouse sur la deuxième quinzaine de septembre, avec 150 heures de vol en prévision et environ 40 sorties de 4 à 5 heures en moyenne.

S’ils sont positifs, on passera l’an prochain en phase d’étude n° 2, avec un lancement industriel pour 2030, pas avant. Comme quoi il est long et compliqué de faire 5 % d’économies !

Informations sur le site d'Airbus

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