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GRAIN DE SABLE

Radine attitude

Ou on ne me donne plus assez de sous ou les étiquettes veulent se rendre intéressantes et valsent, valsent… La danse des étiquettes commence à fatiguer mon porte-monnaie épuisé de s’ouvrir inconsidérément. Je hoquette quand je remplis mon réservoir, je m’évanouis quand on met du gaz dans ma cuve et quand j’achète une laitue qui a pris 50% en une semaine, je gronde comme un chien méchant et j’achète du chocolat pour me consoler. Et pourtant, j’étais « tendance » bien avant la lettre et ce que les sociologues appellent désormais l’effet « L…n » (du nom de cette voiture qui sauve Renault et est fabriquée en Roumanie) n’avait plus de secrets pour moi depuis des années.

Peu douée pour gagner de l’argent, je le suis beaucoup plus pour ne pas trop en dépenser, chacun son truc. Alors l’effet « L…n » c’est ça, les gens qui achètent une voiture costaud et pas chère, sobre comme un chameau, pas toujours par obligation mais souvent par choix parce qu’ « il faudrait être fou pour mettre plus » comme l’exprimait le génial slogan d’une marque de chaussures dans les années 80.

L’effet « L…n », c’est acheter ce dont on a besoin, pas obligatoirement le moins cher (surtout si c’est fabriqué là où vous savez) mais chercher le bon rapport qualité-prix, le produit qui va durer et pourra même, ô miracle, se réparer ! Et là, c’est pas gagné ! J’ai quand même rapporté trois fois de suite (la quatrième est sous presse) un appareil de télécommunication qu’on m’a échangé sans problème certes, mais en voilà deux qui sont partis directement à la poubelle alors qu’on pouvait peut-être les réparer, non ? Non, me confirme le vendeur, ça coûte moins cher de jeter.

Mais la « consommation raisonnée » a peut-être de l’avenir et si le pouvoir d’achat continue à baisser, l’offre devra s’adapter. C’est peut-être une chance, aussi bien pour la planète que pour notre économie. Acheter plus cher peut-être mais mieux et pour plus longtemps favorisera peut-être la production de produits de qualité fabriqués chez nous et qui encombreront moins les déchetteries. Consommer différemment et produire différemment remettrait peut-être l’économie là où elle doit être: à notre service. Je rêve parfois que nous changeons de modèle économique mais ça c’est le boulot de ceux qui savent !

Quant à moi, à l’instar des officines spécialisées en défiscalisation, je vais monter un cabinet pour « coacher » les consommateurs et leur apprendre à faire des économies. Je vais faire fortune, non ?

Pasquine L’islet

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