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Edito

Une réforme périlleuse
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La mise en œuvre de la nouvelle carte des régions françaises, présentée par le président de la République lui-même, lundi, s’annonce particulièrement délicate. D’abord, parce que la réforme a donné l’impression d’être lancée dans la précipitation, voire dans l’improvisation, comme s’en sont inquiété la plupart des observateurs de la vie politique. L’Elysée n’a pas rassuré, modifiant ses choix au dernier moment et montrant, en direct, son indécision via les communiqués successifs envoyés à la presse. Elle démarre ainsi face à une levée de boucliers de nombreux élus de tous bords.

Cette réforme des territoriale, déjà réalisée ou largement amorcée dans la plupart des pays, n’a de sens que dans une réorganisation complète et cohérente de toutes les couches de ce mille-feuille institutionnel et administratif. Or, la répartition des compétences entre les futures collectivités reste vague, alors qu'elle aurait du être un préalable. Or, le projet de suppression des départements est repoussé à 2020, sans garantie qu'il verra le jour. En effet, les élections présidentielles et législatives de 2017 permettront certainement tout en cause.

Parallèlement, les interrogations sont grandes quant à la constitution d’intercommunalités de plus en plus grosse. Quelles compétences nouvelles leurs seront attribuées ? Comment seront-elles capables de les intégrer ? Déjà, plusieurs communautés de communes sont au bord de l’implosion avec des conflits lourds entre la ville centre et les autres communes.

Si elle n’est pas menée de manière rigoureuse et structurée, cette réforme territoriale pourrait s’enliser et se traduire par une complication supplémentaire – et coûteuse - du mille-feuille. Personne ne peut le souhaiter dans la situation actuelle de la France, périlleuse elle aussi.

Photo FL2

François Loustalan

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