Vendredi 3 octobre, le Département des Landes, les Communes, l’État et le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS 40) ont signé une convention pluriannuelle de partenariat pour 2025-2027. Un accord inédit en France, qui scelle un engagement à quatre voix pour assurer la continuité et la qualité du service public des secours.
Dans un contexte de tension budgétaire et d’enjeux croissants, à savoir démographiques, climatiques et économiques, le SDIS devait trouver un cadre plus stable pour planifier ses missions et ses investissements. Ce pacte “landais” vient l’offrir, en rééquilibrant les contributions et en traçant une trajectoire claire pour les trois prochaines années.
Le Département à la manœuvre
Depuis plusieurs années, le Conseil départemental assure la plus grande part du financement du SDIS. Avec cette convention, il met un nouveau coup de pompe financière : 3 millions d’euros supplémentaires d’ici 2027, pour une contribution qui atteindra 27,5 millions d’euros.
Cette hausse permettra de soutenir le recrutement de 15 sapeurs-pompiers professionnels supplémentaires, pour porter les effectifs à 407 équivalents temps plein en 2027, et de financer la construction du nouveau centre de secours de Pissos (2,35 M€). Un effort conséquent qui traduit la volonté du Département de garantir la même qualité d’intervention dans tout le territoire. Comme un feu bien maîtrisé, l’action départementale se veut à la fois prévisible, continue et mesurée.
Les 327 communes landaises poursuivent leur participation obligatoire au fonctionnement du SDIS, calculée selon leur population et leur potentiel fiscal. Mais la nouveauté du pacte tient à une subvention d’investissement supplémentaire, destinée à renouveler le matériel et les véhicules d’incendie. Au total, 3,75 millions d’euros seront versés d’ici 2027, soit 1 M€ en 2025, 1,25 M€ en 2026 et 1,5 M€ en 2027.
Les communes renouvellent aussi leur engagement à participer aux travaux de casernement dans leurs secteurs, maintenant ainsi la proximité et la réactivité du réseau de 59 centres de secours. Une solidarité territoriale à l’image des chaînes d’intervention qu’elles soutiennent.
L’État complète ce dispositif avec un appui financier ciblé. Le pacte capacitaire “Feux de forêt” du ministère de l’Intérieur dotera le SDIS 40 de 1,23 million d’euros en 2025 et 1,4 million en 2026, pour améliorer ses moyens d’action contre les incendies. S’y ajoutent le fonds de compensation de la TVA, une subvention du ministère de l’Agriculture (54 690 € en 2025) et une part de la Taxe spéciale sur les conventions d’assurance (TSCA), reversée au Département.
Ensemble, ces financements dessinent un modèle coopératif unique, où chaque acteur public met la main à la lance.
Un modèle landais à l’épreuve du feu
De son côté, le SDIS des Landes s’engage à maîtriser sa trajectoire financière et à maintenir son niveau de performance opérationnelle. Ses missions ne cessent de croître : 40 221 interventions en 2024, plus de 90 000 appels traités au Centre de traitement de l’alerte, et 2 190 personnels mobilisés, dont 1 804 volontaires, véritables piliers du dispositif.
Le pacte encourage d’ailleurs la promotion du volontariat, essentielle pour un service où 80 % des effectifs d’intervention reposent sur ces engagements citoyens. Les collectivités s’engagent, elles aussi, à faciliter la disponibilité des sapeurs-pompiers volontaires employés dans leurs services.
Ce pacte financier à quatre partenaires répond à un besoin pressant de visibilité et de parité dans le financement du service d’incendie. Jusqu’ici, le Département supportait près de 70 % de la contribution totale, contre 30 % pour les communes. La convention rééquilibre la charge tout en maintenant l’exigence d’efficacité et de proximité. Avec une dépense moyenne de 50,66 € par habitant et par an, le Département investit plus que la moyenne nationale (44,54 €), tandis que les communes, à 22,14 €, se rapprochent progressivement de la norme (32,12 €).
Ce réajustement ne vise pas seulement l’équité : il permet de préserver la qualité du service public face à la montée des risques naturels et à la complexité des interventions. Dans les Landes, les incendies d’été, les tempêtes hivernales ou les inondations printanières rappellent combien la vigilance doit rester permanente.
Le SDIS 40 gère les urgences mais il anticipe, forme, et innove. En intensifiant la formation et la promotion du volontariat, en modernisant ses moyens, et en renforçant la cohésion entre professionnels et bénévoles, il incarne un modèle de service public de terrain.
Sébastien Soumagnas
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire