Selon l’Observatoire national des violences faites aux femmes, en 2021, 321.000 femmes âgées de 18 à 74 ans ont déclaré avoir été victimes de violences physiques, sexuelles ou psychologiques ou verbales de la part leur conjoint ou ex-conjoint. La même année, 217.000 femmes ont déclaré avoir été victimes de viols, de tentatives de viols ou d’agressions sexuelles.
Depuis 2014, la Ville de Pau œuvre activement en matière de lutte contre les violences faites aux femmes et les violences au sein du couple. Cette politique locale est une ambition forte de la collectivité, dans le prolongement de la lutte contre les discriminations et pour l’égalité entre les femmes et les hommes.
L’action de la Ville s’illustre notamment à travers des actions de sensibilisation contre les discriminations à Pau (Mars Attaque) et contre les violences faites aux femmes (autour de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes).
L’objectif premier de la manifestation est d’aller vers les Paloises et Palois pour sensibiliser aux phénomènes de violences au sein du couple et dans d’autres sphères de la vie, tel que le monde du travail, des études, ou encore dans l’espace public.
Informer et sensibiliser tous les publics
Le programme sera dense pour cette nouvelle édition de la Semaine de lutte contre les violences faites aux femmes : des cours de self-défense, des débats, des temps de rencontre et table ronde, des spectacles de théâtre et de cirque, des stands d’informations…
Parmi les nombreux temps fort l’exposition « Elles disent non ! » sera installée de lundi 25 au samedi 30 novembre à la Médiathèque André Labarrère. Organisée par l’association Du Côté Des Femmes, celle-ci mettra en avant des portraits, des chiffres et des actions politiques et des témoignages de femmes victimes de violences.
Le lendemain, une journée entière sera dédiée à la formation des professionnels sur la prise en charge des victimes de violences au sein du couple. Dans une salle du Méliès, de nombreux intervenants se relayeront pour présenter leur approche de cette prise en charge sous la forme d’un cas pratique (inscription auprès de l’association Du Côté des Femmes par mail).
Le 27 novembre, une table ronde gratuite sera animée de 17h15 à 21h par les élèves du Conservatoire de Pau au Palais de justice de Pau. Organisée par la Cour d’appel de Pau, cette action a pour but de faire un état des lieux, de comprendre quel est le ressort de la Cour d’appel sur les questions de ces violences et d’entendre le témoignage de plusieurs victimes de ces violences (rendez-vous interdit aux moins de 16 ans). Le même jour, l’association « Je Te Crois » organise un café-rencontre sur le sujet de l’inceste de 10h à 17h, place Laherrère.
D’autre part, le 30 novembre, la compagnie Pièce jointe jouera des saynètes dans les rues du centre-ville de Pau pour sensibiliser autour des violences conjugales et du harcèlement de rue le théâtre de rue sur les violences dans l’espace public, de 14h à 18h. Ces prestations seront accompagnées et encadrées par des professionnels du Centre d’Information du Droits des Femmes et des Familles et par Emilie Pelissier, déléguée du préfet aux droits des femmes.
Enfin, durant toute la durée de l’évènement, des sapins en bois recyclé réalisés par ECLOZ seront installés place Aragon, place du Foirail et dans les Halles de Pau, afin de sensibiliser le grand public de manière symbolique, mais aussi pragmatique. Des décorations bien spécifiques seront en libre-service : des violentomètres, permettant d’évaluer les niveaux de violences au sein du couple grâce à un système de graduation et tous les numéros pouvant apporter de l’aide à toute personne confrontée à de la violence. Les passants seront invités à prendre ces éléments, que ce soit pour eux-mêmes ou pour une personne à laquelle ils pensent.
Noémie Besnard
Le plan Angela prend de l’ampleur
Le harcèlement de rue englobe les injures, gestes et regards obscènes, agressions ou tentatives d’agressions sexuelles, attouchements et filatures dans l’espace public ou semi-public (rue et/ou transports), proférés à l’encontre d’une personne ou d’un groupe de personnes. Il s’agit d’un phénomène de société global, dont 8 femmes sur 10 en France déclarent avoir déjà été victimes, et qui dépasse l’échelle nationale.
Depuis 2018, Idélis propose l’arrêt à la demande. Le dispositif fonctionne aujourd’hui sur toutes les lignes de bus (à l’exception de la ligne F) et permet aux usagers de descendre au plus proche de leur destination, entre deux arrêts.
En 2021, la Communauté d'Agglomération Pau Béarn Pyrénées a été choisie par le ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances pour expérimenter plusieurs solutions dans le cadre du Plan Angela.
Ainsi, depuis 2022, un réseau de lieux refuges commence à se former à l’accueil des victimes de harcèlement de rue et à l’orientation de celles-ci vers les dispositifs existants. Depuis 2023, le Centre d’Informations des Droits des Femmes et des Familles (CIDFF) assure ces formations et nous permet de compter aujourd’hui 70 lieux refuges. À l’origine, le réseau était constitué de commerces palois.
Le réseau du plan Angela s’est ensuite élargi à tout type d’établissement pouvant accueillir une personne harcelée dans la rue. Au-delà d’apporter une solution concrète à ce problème de société, l’objectif de ce réseau est d’envoyer un message fort de solidarité, pour à la fois sécuriser et rassurer les potentielles victimes, mais aussi pour montrer un positionnement citoyen fort aux potentiels auteurs.
En 2024, le dispositif « Demandez Angela » se développe de deux manières différentes. Tout d’abord, le dispositif entre dans le campus universitaire, grâce à une formation qui aura lieu pendant la semaine de lutte contre les violences faites aux femmes.
Enfin, un travail auprès des centres sociaux est mis en place afin qu’ils soient reconnus comme des lieux refuges. Ce travail doit permettre aux centres sociaux de travailler avec les jeunes pour qu’ils deviennent acteurs de leur engagement, face au harcèlement de rue et aux violences sexistes et sexuelles.
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire