INITIATIVES RSEToopi Organics lance un engrais à base d’urine recyclée

« L'urine contient naturellement de l'azote, du phosphore, du potassium, de l'eau, quasiment l'intégralité des éléments minéraux très intéressants pour les plantes, mais il n’existait pas de modèle économique fiable pour l’exploiter », présente Michael Roes fabricant d’engrais végétaux pour le monde agricole.

C’est par hasard, par suite d’une rencontre, qu’il s’intéresse à l’urine, pour laquelle les organisateurs de festivals sont obligés de payer pour se débarrasser. Après trois années d’expérimentations, il fonde en 2019 avec Pierre Huguier la start-up Toopi Organics, à Loupiac-de-la-Réole (Gironde).

Depuis un mois environ, la nouvelle pousse innovante a pu débuter la commercialisation de son premier produit, baptisé Lactopi StartTM. « C’est la première biosolution microbienne urino-sourcée au monde destiné à l’agriculture ».

Toopi Organics collecte le « précieux » liquide grâce à des récupérateurs reliés à des toilettes sèches, dans des entreprises, des établissements scolaires, des chantiers, des festivals (comme Rock en Seine et Solidays, des aires d'autoroutes et même au Futuroscope. L’urine est ensuite transformée dans l'usine de Loupiac-de-la-Réole, au sud de Bordeaux, inaugurée au mois de juin dernier.

La start-up utilise l’urine humaine comme milieu de culture pour des microorganismes. Grâce à un processus de fermentation breveté, le produit fini est un fertilisant naturel qui remplace avantageusement les engrais minéraux. Pour la partie commercialisation, c’est l’organisme Qualifert qui a la charge de la distribution.

« Économie d’eau avec l’utilisation de toilettes sèches et réutilisation d’un déchet qui permet de réduire l’apport d’intrants chimiques néfastes à l’environnement, notre produit apporte des bénéfices techniques et économiques considérables tout en assurant un bouclage des cycles des nutriments », résume le président fondateur.

Si l’usine est capable de produire 250.000 litres de Lactopi Start par an, Michael Roes ambitionne de passer à 1 million de litre d’ici 2025. Actuellement, l’entreprise est en train de lever des fonds pour développer de nouveaux produits. Elle envisage une quarantaine de recrutements en 2023 et l’ouverture d’une première filiale en Belgique et travaille sur 12 nouveaux brevets. Michael Roes va développer des unités de production un peu partout en France.