Dimanche soir, les médias et les représentants des principaux partis politiques de gauche et de droite ont, une nouvelle fois, surjoué la partition de la « surprise », du « choc », du « séisme » en commentant le score du Front National. Comme aux Présidentielles de 2002 (il y a plus de 13 ans !) quand Jean-Marie Le Pen avait accédé au 2e tour, ou comme aux dernières élections municipales et départementales. Et pourtant, ce résultat du premier tour des Régionales était totalement prévisible et largement annoncé dans les sondages.
Et...
Il ne faut pas être un grand expert pour constater (et de nombreuses enquêtes le confirment inexorablement) que le divorce est quasiment prononcé entre la classe politique traditionnelle et les citoyens, en raison d’une sévère perte de confiance : promesses non tenues, échecs à répétition… Alors, lassés de ne pas être entendus, nombre de nos concitoyens ne veulent plus se contenter du vote sanction, et se disent prêts à confier les clés du pouvoir à d’autres, et particulièrement à ceux qui ne l’ont jamais exercé. Comme d’autres l’ont fait, pas très loin de chez nous.
En effet, ne faisons pas l’erreur de croire que ce phénomène est purement franco-français. Il suffit d’observer de l’autre coté des Pyrénées, la percée fulgurante de Podemos. Ce nouveau parti espagnol, classé gauche radicale, est né du mouvement des Indignés avec comme manifeste : « Prendre les choses en main : convertir l’indignation en changement politique ». Podemos (Nous pouvons), proche de Syriza (le parti d’extrême gauche à la tête de la Grèce), a déjà pris le contrôle de la capitale, Madrid, et d’immenses métropoles comme Barcelone.
La révolution portée par ces mouvements, qui accèdent au pouvoir dans plusieurs démocraties européennes, est basée sur de nouveaux clivages. Finie la problématique droite/gauche qui selon eux ne se « connecte » plus avec la population, finie la souveraineté politique et économique, place au clivage caste/peuple, place à l’ « unité populaire ».
Voilà qui apporte un éclairage complémentaire sur ce qui se passe en France et qui devrait faire réfléchir nos « élites » politiques – positivement - afin d’apporter les bonnes réponses aux aspirations des citoyens.
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