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EN LIGNE - L’ESC Pau en mode 100% digital

Atypique dans le paysage des écoles de commerce françaises, la « Business School » paloise s’est rapidement adaptée aux conditions du moment, en particulier grâce aux outils digitaux...
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Cette crise du coronavirus constitue une sorte de test grandeur nature pour la grande école et ses 1.200 étudiants, futurs entrepreneurs ou cadres des entreprises d’ici et d’ailleurs. On en parle avec Youssef Errami, le directeur de l’établissement.

Comme de nombreux établissements scolaires publics et privés, l’ESC Pau Business School a été un peu prise de court par les premières annonces du gouvernement. Mais elle a très vite rebondi pour s’adapter aux circonstances. L’établissement palois, qui forme aux métiers du commerce à partir du niveau bac et jusqu’à bac+5, a fermé dès le lundi 16 mars et mis tout son personnel en télétravail. Mais l’enseignement continue… en digital, que ce soit pour la formation continue, de niveau bac à bac+3 (Negoventis) ou pour les programmes Bachelor (bac+3) et Grande École (bac+5). Tout était déjà prêt le 19 en prévision d’une reprise des cours de ses « apprentis », programmée le 23.

« Nous disposions déjà de tous les outils nécessaires pour proposer à nos étudiants des cours en direct à distance, du e-learning (via Elearn, plateforme développée en partenariat avec l’université de Pau) et des contenus pédagogiques sur notre eCampus. Finalement, la principale difficulté n’aura été que de fixer de nouveaux créneaux horaires dans certains cursus, sachant que nous avons des étudiants et des professeurs d’un peu partout dans le monde, comme par exemple en Inde ou aux États-Unis », explique Youssef Errami, directeur de l’école, qui appartient à la CCI Pau Béarn et revendique son ancrage territorial, avec une bonne majorité de diplômés en fonctions dans le grand Sud-Ouest. Mais l’établissement n’en est pas pour autant replié sur lui-même, puisqu’il compte 37% d’étudiants étrangers (réguliers, hors échanges académiques), soit 20 points de plus qu’il y a seulement deux ans, tandis que 10% de ses derniers diplômés en master ont décroché leur premier poste hors de nos frontières.

Un concours d’entrée entièrement à distance…

L’outil informatique permettant d’assurer des cours en direct et à distance avait été imaginé pour favoriser les échanges, l’interactivité et le travail de groupe, un des fondamentaux de l’enseignement au sein de l’ESC, qui mise largement sur le « peer learning » et a par exemple constitué pour cela des communautés digitales d’étudiants. Pour le reste, lesdits étudiants ont accès à toutes les informations nécessaires (planning, accès à leurs notes, dates d’examens) via une application spécifique et sur le portail de l’école. Les examens eux-mêmes peuvent être réalisés à distance : « Nous avons déployé avec succès une solution dédiée au début du mois de janvier. Elle fonctionne très bien : les examens qui avaient lieu la semaine du 23 mars se sont parfaitement déroulés », commente le directeur.

Et ce qui est valable pour les étudiants de l’école le sera aussi pour ceux qui espèrent l’intégrer. Le concours si spécifique de l’ESC offrait déjà deux possibilités équivalentes : un passage des tests en présentiel dans les locaux de l’école ou un passage à distance. Il sera maintenu aux dates prévues et cette fois entièrement digitalisé.

On savait déjà que l’ESC paloise, atypique à plus d’un titre, avait choisi de tracer son propre chemin, avec son concours bien à elle dans un univers de banques d’épreuves communes, son refus de se plier au diktat des classements publiés chaque année par la grande presse, et surtout un enseignement misant largement sur la pratique, l’opérationnel et un apprentissage de terrain : 55% des étudiants évoluent en alternance (7 semaines en entreprise, 2 à 3 à l’école). Ces derniers apprentis sont présents dans toutes les filières, quel que soit le niveau du diplôme visé. L’ESC Pau, pionnière en la matière, avait lancé dès les années 90 ce dispositif, qui répondait déjà aux besoins des entreprises du territoire. L’école consulaire serait toujours la plus fournie en alternants de ce type dans l’Hexagone.

Et ce fameux concours ? « Nous souhaitions que nos tests d’entrée au programme Grande École accordent une place plus importante à des aptitudes comme l’intelligence émotionnelle ou l’esprit de collaboration, autrement dit à la capacité qu’ont les candidats à réfléchir concrètement, à interagir et à co-créer des solutions nouvelles. Ce sont des qualités qui ne nous semblaient pas suffisamment mises en avant dans les concours communs, insuffisants selon nous pour détecter les meilleurs potentiels en adéquation avec le profil du diplômé que nous formons, le "Tomorrower". Mais cela ne signifie pas pour autant que les matières traditionnelles sont délaissées », ajoute Youssef Errami.

Quand le coronavirus nourrit les réflexions…

Covid oblige, l’ESC a aussi dû annuler ses habituelles conférences thématiques du mardi, qui traitent de sujets aussi divers que l’économie circulaire, le travail collaboratif ou le développement durable. Mais elle s’est là encore adaptée : elle les a remplacées par des webinaires organisés le jeudi matin, sur des sujets d’ailleurs très liés à la crise actuelle. Ce jeudi 2 avril, il y était question de télétravail et des clés d’une transition réussie. Et ce jeudi 9, le webinaire aura pour thème « les liens entre pandémie et dynamique économique ». Finalement, rien n’aura été trop chamboulé dans le fonctionnement de l’ESC Pau. Les étudiants étrangers ou isolés sont suivis d’un peu plus près par leur « professeur coach » dans la logique habituelle de tutorat mise en place par l’école. Le dernier jury de diplomation s’est quant à lui tenu par visioconférence. Et tout à l’air de fonctionner ainsi, sans grande difficulté…

Ajoutons que le corps professoral attaché à l’école, rompu aux problématiques économiques et sociales et acteur de la recherche dans ces domaines, met à contribution cette expérience du virus pour nourrir ses études et réflexions et pour mettre en lumière bonnes pratiques et idées neuves. Le blog de l’école donne d’ores et déjà un petit aperçu de ce travail. Et pour les étudiants, les conséquences du virus font déjà un peu partie de cet « apprentissage par l’expérience directe » que promeut notre ESC décidément pas comme les autres. Savoir s’adapter : c’est bien l’une des premières choses que l’on attendra des diplômés sur le marché du travail. Cette année, notre petit doigt nous dit qu’une bonne partie d’entre eux en saura un peu plus long que d’habitude sur la gestion de crise…

Concernant le programme Grande École, on notera enfin que plus de la moitié des étudiants ont décroché un job avant même l’obtention de leur diplôme. Les entreprises les plus demandeuses sont Total, Safran Helicopter Engines et Manpower, avec respectivement 11, 7 et 6 diplômés recrutés dans la promotion 2019. Il y a aussi les grandes enseignes de l’expertise comptable. Avec un taux net d’emploi de près de 90%, l’ESC Pau montre que pour particulière qu’elle soit, son approche continue de séduire étudiants et recruteurs. Sa gestion de la période que nous traversons ne devrait pas venir démentir sa bonne réputation.

Plus d’informations sur le site internet – cliquez ici

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