Arkema reprend Bostik

Premier chimiste français, Arkema a fait l’acquisition d’une filiale de Total, Bostik, N° 3 mondial des adhésifs. Il veut ainsi se renforcer dans la chimie de spécialités et poursuivre le développement de son pôle Matériaux Haute Performance.

Arkema développe plusieurs sites importants sur la région à Lacq (64), à Parentis-en Born, à Rion-des-Landes et à Lesgor (40) ainsi qu’à Lannemezan (65).

Ce qu’il faut savoir…

Pour Thierry Le Hénaff, patron d’Arkema, Bostik représente « une plate-forme de croissance pleine de promesses pour l'avenir ».

Avec cette acquisition, le groupe français réalisera un chiffre d'affaire de 7,6 milliards d'euros et emploiera 19.000 salariés dans le monde.

Le groupe Arkema est né en octobre 2004, à la suite de la réorganisation de la branche chimie du groupe Total, puis a fait son entrée en Bourse en 2006, il y a 10 ans.

À force d’innovations, d’acquisitions ciblées, d’investissements dans les pays émergents, il a su devenir un acteur mondial et reconnu de la chimie de spécialités.

Le développement spectaculaire d’Arkema au fil des ans aura des retombées pour ses différents sites du bassin de l’Adour.

Plateforme Arkema de Lacq/Mourenx (64)

L’unité industrielle, spécialisée dans la thiochimie, regroupe 300 personnes sur deux sites et génère de nombreux emplois indirects.

Les 14 ateliers principaux de production (10 à Lacq et 4 à Mourenx) produisent 120.000 tonnes de produits par an, parmi lesquelles 45.000 tonnes sont destinées au site Arkema de Mont, spécialisé dans la production de monomères, polymères et poudres de polyamide.

Les produits fabriqués sur le site Arkema de Lacq/Mourenx ont de nombreuses applications. Le soufre est utilisé dans les produits pharmaceutiques, l'agrochimie, l'industrie minière, la cosmétique (il entre dans la composition de nombreux produits dépilatoires et capillaires), le textile, etc. L'acide sulfurique produit sur le site est principalement utilisé dans la papeterie et l'agrochimie.

L'usine de Lacq/Mourenx fabrique également des produits intermédiaires de chimie organique qui servent de stabilisants pour le PVC, la cosmétique, les herbicides, la photographie et la pharmacie.

Arkema s’est engagé à hauteur de 36 millions d’euros dans le projet Lacq Cluster Chimie 2030.

Usine Arkema de Lannemezan (65)

Le site du Plateau (130 personnes) est spécialisé dans la production d'hydrate d'hydrazine et de ses dérivés à partir d'eau oxygénée.

Les composés chimiques produits sur le site Arkema de Lannemezan sont utilisés dans des secteurs aussi variés que l'agrochimie (production de produits phytosanitaires), la pharmacie (production de médicaments anticancéreux, antidépresseurs, antituberculeux, etc.), le traitement des métaux, le traitement des eaux, etc.

CECA à Parentis-en-Born (40) et à Lacq (64)

Cette filiale du groupe Arkema, est un des acteurs mondiaux de la chimie de spécialités. Chaque année, CECA se concentre sur l’amélioration des performances de ses clients, élabore et développe pour eux des adsorbants, des produits intermédiaires chimiques et additifs. CECA dispose d’une forte implantation industrielle européenne et de deux centres de recherche au service de l’innovation client, dont le Groupement de recherche de Lacq (GRL) avec 165 personnes.

Le GRL a développé, en partenariat avec le CEA Leti, des solutions pour la nano-lithographie optique sur sillicium qui permet de repousser les limites de miniaturisation des composants électroniques. L'expertise d'Arkema dans ces copolymères à blocs "auto-arrangés" permettra de descendre à des résolutions extrêmes de l'ordre de la dizaine de nanomètres pour la réalisation de minuscules puces, plus performantes et moins énergivores.

De son côté, le site landais produit des charbons actifs. L’usine a été construite en 1940 et s’étend sur près de 25 hectares.

Les charbons actifs sont issus de matières premières renouvelables et sont reconnus pour offrir un niveau de performance exceptionnelle. Ils s'adressent à une grande diversité de marchés tels que l'agro-alimentaire, la pharmacie, la boisson et l'énergie.

L’usine CECA de Parentis-en-Born tire sa spécificité de l’utilisation de bois et de sciure de pin maritime en tant que matières premières pour ses deux lignes de fabrication. Les charbons actifs peuvent être activés physiquement grâce à la vapeur d’eau ou chimiquement avec de l’acide phosphorique.

Depuis sa création, l’usine a tissé des liens économiques avec des entreprises extérieures locales telles qu’Eiffage, Sanitra, Servibois.

MLPC International à Rion des Landes et Lesgor (40)

L’origine de la société remonte à 1926 avec la création de la Société Landaise de Produits Chimiques à Rion-des-Landes (ci-contre). Elle exploitait alors charbon de bois, goudrons et pyroligneux à partir du pin des Landes. Elle est devenue la Manufacture Landaise de Produits Chimiques (MLPC) en 1933.

Cotée en bourse en 1944, la MLPC a développé la fabrication de peintures à partir d'huiles légères, puis d'huiles de collophane. Les premiers produits de synthèse destinés à l'industrie du caoutchouc apparurent en 1949. Un nouveau site de production a été créé à Lesgor en 1955 (ci-dessous).

Elf Atochem, entré dans le capital de MLPC International en 1984, est devenu l'actionnaire majoritaire (67,2%) en 1989.

En 2005, la société est devenue filiale à 100% du groupe Arkema, à la suite de la réorganisation de la branche chimie de Total.

MLPC International développe son savoir-faire dans la chimie du CS2 (sulfure de carbone), du CNCl (chlorure de cyanogène) et des amines depuis bientôt 60 ans.

Cette expérience lui permet d'occuper aujourd'hui une position de leader mondial dans la production d'auxiliaires de spécialités pour l'industrie du caoutchouc : thiourées, guanidines, carbazides et prédispersés d'additifs caoutchouc.

MLPC International produit et commercialise environ 15.000 tonnes de produits chimiques par an, essentiellement des accélérateurs de vulcanisation utilisés principalement dans l'industrie du caoutchouc où elle réalise 65 % de son chiffre d'affaires. Les 35% restants sont constitués par des produits intermédiaires de chimie fine destinés à diverses industries telles que l'agrochimie, la pharmacie, les lubrifiants et les adhésifs pour n'en citer que quelques-uns.

MLPC International réalise un chiffre d'affaires annuel d'environ 60 millions d'euros et emploie plus de 200 salariés sur ses deux sites de production.

http://youtu.be/CoH1nh3Nrs0