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Publié le

1500 COUPS DE POUCEAdopter des oies pour les sauver de l’abattoir

L’équipe des bénévoles de “Champs libres aux poules” a relevé avec brio un nouveau défi : proposer près de 600 oies grises et jars à des particuliers. Une première en France.
Une partie du troupeau d'oies en pleine campagne verdoyante chez l'éleveurVincent Yau
“Champs libres aux poules” est une association qui a vu le jour en 2020 sous l’impulsion d’Heidi Carneau, et qui a réussi le pari audacieux de faire adopter des poules pondeuses d’élevage dans le but de leur éviter l’abattoir une fois jugées “pas assez rentables”. Désormais célèbre pour ses opérations de sauvetage partout dans la région, sa nouvelle mission va beaucoup faire parler d’elle aux quatre coins de l’Hexagone.
Autour d'Heidi Carneau au milieu rang du haut, les bénévoles venus chercher les premières oies
Vincent Yau

Tout a commencé avec un agriculteur du sud du Gers, prêt à prendre sa retraite mais pas prêt du tout à laisser partir ses 600 oies et jars, auxquels il est très attaché, vers une funeste destination finale. « Il nous a contactés par l’intermédiaire d’une amie pour nous demander si l’on pouvait aussi sauver ses animaux. On s’est dit pourquoi pas, et on s’est donc lancés dans cette nouvelle aventure. Nous sommes d’ailleurs très contents, car les premiers retours sont vraiment positifs » s’enthousiasme Heidi.

À tous ceux qui lèvent déjà le doigt pour accueillir une oie en prévision du prochain repas de fêtes de fin d’année, quelques précisions et rappels s’imposent. Le but de ces adoptions n’est pas de passer poules ou oies à la casserole, mais de leur offrir une deuxième vie paisible après des années de bons et loyaux services. Il est donc strictement interdit de les tuer, ou de les manger. « Ce sont des oies pondeuses qui ont cinq ans, l’âge où elles partent en principe à l’abattoir alors que leur espérance de vie est de 30 ans. Comme les poules, elles peuvent se montrer extrêmement intelligentes et attachantes, et devenir de véritables animaux de compagnie avec le temps. Nous étions surpris de les voir aussi calmes lorsque nous sommes allés les chercher. Elles sont aussi d’excellentes gardiennes…».

Vincent Yau

Soucieuse de leur avenir et leur bien-être, l’association ne retient les “candidatures” que sous certaines conditions, et la signature d’une charte de bonne conduite envers les futurs adoptés. Il faut accepter d’accueillir en effet un trio - deux oies et un jar pour satisfaire leur besoin vital de compagnie de la même espèce -, et donc prévoir un enclos suffisamment grand, avec espace fermé et sécurisé la nuit pour éviter les prédateurs. Essentiels aussi, une mare, ou à défaut une grande bassine bien entretenue, ainsi que de la verdure en permanence. « Ce sont des herbivores et granivores. Elles se régaleront  également de salade, d’épluchures de fruits ou de légumes, en plus d’un mélange de graines en complément. »

Contrairement aux gallinacées qui ont une période de ponte plus fréquente, il faut savoir que celle des oies se déroule de février à mai. Pour avoir l’occasion de déguster leurs œufs, il faudra donc patienter jusqu’à l’année prochaine. Le temps de faire plus ample connaissance avec ces nouvelles arrivantes qui n’ont pas fini de vous surprendre !

Marielle Fourcade

COUPS DE POUCE

Des opérations de sauvetage sont programmées dans le Gers, les Hautes-Pyrénées (Lannemezan le 7 juillet), la Haute-Garonne, le Tarn et l’Aveyron.

Si vous souhaitez en savoir plus à ce sujet, rendez-vous sur le site de l’association Champs libres aux poules. La participation financière de 60€ demandée par trio est destinée à l’achat du matériel nécessaire aux sauvetages, à couvrir les frais de vétérinaire si besoin et ceux des bénévoles.

Vous êtes vous-même éleveur d’oies pondeuses, et vous souhaitez leur offrir une deuxième vie lorsqu’elles auront atteint l’âge fatal des cinq ans vous obligeant à renouveler votre troupeau ? N’hésitez pas à contacter Heidi Carneau et son équipe, qui sauront prendre soin d’elles en leur trouvant une nouvelle famille d’accueil.

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