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La filière sort du bois et veut entrer dans la biosphère

La Fédération des industries du bois de Nouvelle-Aquitaine compte valoriser les bienfaits d’un secteur qui veut attirer de nouveaux talents, particulièrement des jeunes…
FORET SYLVICULTEURS 2
fibaquitaine.fr

Le président de la Fédération des industries du bois de Nouvelle-Aquitaine, François Guiraud, a récemment réaffirmé la nécessité de valoriser la filière en communiquant sur ses bienfaits.

Le syndicat interprofessionnel, présidé par François Guiraud, vise notamment pour le massif régional le label de l’Unesco décerné dans le cadre du programme « Man and biosphere ».

Avec ses 6 sections et sa centaine d’entreprises adhérentes, l’ex Fiba, devenue Fibna avec la naissance de la grande région Nouvelle-Aquitaine, représente toutes les activités associées à l'exploitation forestière et à la transformation du bois, sous toutes ses essences. Elle défend les intérêts des acteurs du secteur auprès des pouvoirs publics, cherche à dynamiser la filière via de multiples actions de soutien et de développement, et puis fait une active promotion des produits et des métiers du bois.

En place depuis fin 2016, son président François Guiraud, par ailleurs directeur local des ressources forestières du groupe québécois Tembec, a récemment insisté sur la nécessité de soigner le déficit d’image dont souffre de plus en plus l’industrie du bois, à l’instar de nombreuses autres en France.

Ce qui pourrait passer par une petite opération séduction autour de la « bois-diversité », de même que par une communication active sur l’apport des activités de transformation du bois, à l’image de celles dédiées à la construction et à l’isolation, puisqu’on parle du matériau renouvelable par excellence, du moins dans le cas de forêts gérées durablement. Au-delà, la fédération peut aussi tabler sur l’attractivité touristique du massif gascon et de son écosystème.

Forêts de Gascogne, future réserve de biosphère ?

Pour améliorer cette reconnaissance de la filière et du massif, la Fédération envisage de postuler au label de l’Unesco attribué dans le cadre du programme mondial « Man and biosphere ». Il s’agirait apparemment de positionner nos forêts de Gascogne en tant que « réserve de biosphère », ce qui consacrerait un développement socio-écologique durable et cohérent sur la zone, ainsi que les liens harmonieux unissant localement l’homme et son environnement.

Il existe aujourd’hui 14 réserves de biosphère en France, parmi lesquelles on peut citer notre voisine du bassin de la Dordogne, mais aussi celles de Camargue ou des Cévennes. Un moyen comme un autre de prévenir tout début de « xylo-bashing », mais aussi d’attirer de nouvelles recrues prêtes à s’investir dans les métiers du bois, qui souffriraient du même genre de problème d’image que ceux de la grande industrie. Recrues qu’il faudra non seulement attirer, mais aussi former…

Côté conjoncture, la filière bois régionale reste sous tension. La hausse des prix d’un gros bois moins facilement accessible, effet secondaire de la tempête Klaus, pénalise toujours les activités de transformation.

Ces dernières années ont notamment été marquées par plusieurs fermetures de scieries, tandis que plusieurs acteurs du secteur, à l’exemple du groupe Gascogne, ont dû se lancer dans des plans de transformation, perturbés çà et là par des arrêts de production. Au sein de l’entreprise de Mimizan, l’activité papier de la division emballage n’avait pas atteint l’équilibre au premier semestre 2019.

Filière sous tension, nouvelle interprofession…

Et puis viennent ensuite se greffer à cette situation régionale les effets du scolyte sur les massifs de l’Est de la France, avec un impact sur la qualité du bois, et donc encore une fois sur l’approvisionnement des transformateurs. Enfin, il s’agit aussi de préciser ce que seront les mesures de lutte contre le fameux nématode du pin, déjà installé au Portugal et dont on pense qu’il pourrait commencer à coloniser nos arbres malades sous 10 ans.

En attendant un hypothétique geste de l’État, et plus loin un rééquilibrage naturel des ressources qui prendra du temps, les inquiétudes de la fédération touchent aussi à la perte de compétences que représenteraient des activités de transformation durablement alignées sur ces approvisionnements réduits.

On rappelle enfin que de la fusion des 4 interprofessions historiques de Nouvelle-Aquitaine, est née en 2019 la toute nouvelle Fibois, interprofession qui fédère déjà 436 adhérents de la filière. La Fibna était l’une des 13 organisations représentées à son premier conseil d’administration.

La filière forêt-bois-papier néo-aquitaine compte 56.300 salariés, plus de 28.000 entreprises et 10 millions de m3 récoltés chaque année, pour une surface de 2,8 millions d’hectares boisés. Si ça, ce n’est pas de la biosphère…

Plus d’informations sur le site

Lire notre dernier article sur les défis de la sylviculture landaise – cliquez ici

Lire notre article sur les résultats semestriels du groupe Gascogne – cliquez ici

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