Dans le cadre du dispositif AMEL mis en place l’an dernier par le gouvernement, l’entreprise Altitude Infrastructure a été retenue par le Département pour installer un réseau privé dans les Landes. Celui-ci s’ajoutera au réseau public actuellement déployé par le Sydec (Syndicat d’équipement des communes).
Ce vendredi 20 septembre, les présidents du Conseil départemental (Xavier Fortinon), du Sydec des Landes (Jean-Louis Pédeuboy) et de l’opérateur réseau Altitude Infrastructure (David El Fassy) étaient réunis à Mont-de-Marsan pour annoncer « un coup d’accélérateur dans l’ambition numérique du département » ainsi que le lancement officiel de leur projet AMEL (appels à manifestation d’engagements locaux).
Ce dispositif avait été initié l’an dernier à l’échelle nationale afin d’« accélérer la couverture en très haut débit, principalement en fibre optique, des territoires ruraux, en mobilisant des investissements privés complémentaires des initiatives publiques ».
200.000 prises optiques d’ici 2023…
Après avoir lancé une consultation en mars et reçu 5 candidatures, le Département a finalement choisi Altitude Infrastructure afin de déployer le futur réseau privé des Landes, qui sera doté de 105.000 prises et nécessitera un investissement évalué à plus de 150 millions d’euros. La convention entre le Département et la société a été signée vendredi. Altitude Infrastructure opère déjà en France un vaste réseau FTTH (fibre optique) de 3,5 millions de prises réparties sur 22 départements.
Ce réseau privé viendra s’ajouter à celui, public, du Sydec. En 2013, à l’époque de l’élaboration du schéma directeur territorial d’aménagement numérique, il était prévu que 70% des Landais puissent être connectés à la fibre optique via ce réseau public, mais également qu’une partie des « oubliés » puissent obtenir un meilleur débit (supérieur à 8 Mbits/s).
La première phase d’installation, lancée en 2016, prévoyait le déploiement de 90.000 prises optiques sur 89 communes, une montée en débit dans 54 autres et enfin une aide pour l’accès à internet par satellite, pour un budget total de 109 millions d’euros.
Mais le Département, qui a visiblement fait du numérique un de ses chantiers prioritaires, a souhaité étendre encore cette couverture du réseau fibré, via l’installation de 6.600 prises optiques supplémentaires, alourdissant la facture estimée de 10 millions d’euros, mais exonérant au passage les intercommunalités de la dépense, tandis que les zones éligibles à ladite « aide satellitaire » jouiront finalement du réseau privé mis en place par Altitude Infrastructure.
On notera que les agglos de Dax et de Mont-de-Marsan, qui ont traité directement avec Orange, ne sont pas concernées par ces opérations.
Orange entre dans la danse…
Pour l’usager, une chose à retenir suite à ces annonces : tous les Landais pourront (en théorie) profiter du très haut débit avant la fin de l’année 2022, lorsque le programme « Action Publique » arrivera à son terme et que l’ensemble des services publics seront dématérialisés. Quel que soit leur lieu de résidence ou le réseau auquel ils seront raccordés, les citoyens landais devraient bénéficier de tarifs et de prestations équivalents.
Après le contrat conclu en mai dernier entre le réseau d’initiative publique « Nouvelle-Aquitaine THD » (qui commercialise et exploite le réseau public) et Orange, Altitude Infrastructure (déjà lié avec 80 opérateurs) a également signé début septembre un accord-cadre avec le principal opérateur français.
D’autres comme Ozone, K-Net, Nordnet, Coriolis, Vidéo Futur, Free et Bouygues télécom avaient déjà rejoint ce réseau public néo-aquitain. Les particuliers auront donc l’embarras du choix pour s’abonner au très haut débit, en espérant que cette saine concurrence entre opérateurs leur profitera et que les choses s’organiseront au mieux…
Les travaux se poursuivent…
Du côté des travaux, le programme d’installation prévoit d’équiper en premier lieu les zones où le débit est le plus médiocre, comme le Pays de Born, où 8.000 abonnés ont tout récemment été victimes d’une méga-panne, ou bien encore la Haute Lande. Pour Xavier Fortinon, ces raccordements sont aujourd’hui un « enjeu majeur de développement et d’égalité sociale ».
Après la pose de nœuds de raccordements et de prises à Ychoux, Aire-sur-l’Adour et Saint-Geours-de-Maremne (qui s’accompagnent progressivement des premières réunions de commercialisation, après déploiement du réseau et des prises), les zones de Morcenx, du Pays d’Orthe et de Léon devraient être rapidement équipées, tout comme la communauté de communes du Seignanx.
Après cela, il ne restera plus qu’à convertir l’essai chez l’habitant, ce qui ne serait pas encore gagné, à en juger par les réactions observées çà et là. Mais on ne doute pas qu’avec le temps…
Pour suivre le très haut débit, c’est sur sydec40.fr
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