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Un technopôle autour du biomimétisme marin

Le futur site d’Ocean Start à Biarritz a été dévoilé. Un lieu hybride d’innovation ouvert où collaboreront chercheurs, entreprises, entrepreneurs, équipes projet et étudiants…
BIOMIMETISME 3
Le 17 octobre était organisée à Biarritz une réunion publique de présentation du futur pôle d’innovation ouverte autour du biomimétisme marin. Sous la présidence de Michel Veunac, maire de la ville et vice-président de la communauté d’agglomération du Pays basque.

Rien de tel qu’un projet qui fait débat pour vous remplir un Casino de Biarritz par un jeudi soir d’octobre. Car pour l’instant, la future technopole « Ocean Start » ne semble pas tout à fait faire consensus. En marge de la réunion, on pouvait ainsi entendre des avis parfois très divergents.

À quelques mois des élections municipales, on pourrait même se demander si cette affaire n’a pas déjà pris un tour politique… Tous les futurs candidats étaient d’ailleurs présents, et depuis, certains citoyens les appellent à se positionner dès maintenant sur cette question.

On se souvient qu’un avis favorable au projet a été émis le mois dernier à l’issue d’une première enquête publique, laquelle ne s’était déjà pas déroulée sans remous. En cause : le choix d’un terrain classé en zone naturelle du côté de la Milady, alors vigoureusement contesté par un « Comité de défense Ilbarritz-Mouriscot » reconstitué pour l’occasion.

Depuis, les conclusions du commissaire-enquêteur se sont heurtées à la même opposition, quoique celui-ci ait justement recommandé la tenue d’une réunion publique pour tenter de lever les interrogations.

Un triple enjeu pour la Ville et la CAPB…

Maintenant que le projet architectural de Patrick Arotcharen a été retenu parmi les 5 encore en lice, cette réunion publique pouvait avoir lieu. Représentée par son vice-président Michel Veunac, la Communauté d’Agglomération Pays Basque a pu exposer ses arguments. Pour le principal porteur du projet, l’enjeu de cette nouvelle technopole est triple. Il est d’abord scientifique et technique : on parle d’un « lieu hybride d’innovation ouverte où collaboreront chercheurs, entreprises, entrepreneurs, équipes projet et étudiants ». Il est ensuite économique, via la création sur place d’une pépinière d’entreprises et donc d’emplois. Enfin, a été évoqué un « enjeu d’image important pour le territoire » : cette 4ème technopole de l’agglomération serait en effet « une première mondiale ».

Et là-dessus, on ne peut évidemment nier l’intérêt des nombreux projets menés sur les 3 technopoles thématiques déjà lancées dans les environs.

Finalement, c’était moins la nature du projet que son emplacement qui posait problème aux nombreux opposants venus manifester leur mécontentement lors de cette réunion publique. Là-dessus, ont été avancées les synergies qui pouvaient être retirées d’une proximité entre cet Ocean Start et sa future voisine la Cité de l’Océan, notamment en termes d’espace.

Bâti sur un terrain de 7.125 m2, le nouveau pôle d’innovation devrait coûter 12 millions d’euros, dont près de 10 de travaux. La question de son financement est à l’étude. Celui-ci pourrait inclure aides européennes via des fonds FEDER, le cadre du contrat de plan État-région et bien sûr des participations de la Région, du Département, de l’Ademe et de la CAPB. Une quarantaine de personnes devraient se livrer sur place à des travaux de recherche fondamentale et appliquée sur le biomimétisme marin, avec le concours d’industriels et de startups hébergées sur place.

Vers une livraison à la rentrée 2022 ?

Lors de cette récente réunion, le public a également pu assister à la présentation par Patrick Arotcharen du projet de bâtiment retenu. Un projet encore à l’état d’esquisse détaillée mais qui, au-delà des susdits débats, n’est pas sans qualités. On devine d’ailleurs qu’il a en partie été sélectionné sur la base de critères environnementaux. Outre son esthétique globale, qui reproduit la surface onduleuse de l’océan et se veut manifestement en harmonie avec un cadre verdoyant, le futur bâtiment fera la part belle aux toitures végétalisées (avec les plantes du cru), à l’aménagement d’habitats naturels pour diverses espèces animales et à l’autonomie énergétique, via le recours à la géothermie et aux panneaux solaires.

La future construction, en creux et sur pilotis, ne fera pas obstacle au ruissellement des eaux et sera à l’abri des vents et intempéries. Autre point important, le bâtiment serait conçu pour être aisément démontable.

La période de concertation associée au projet s’achèvera à la fin du mois. Prochaines étapes : la tenue d’une seconde enquête publique de fin décembre à fin janvier, la livraison des conclusions de celle-ci fin février, puis les délibérations des conseils municipal et communautaire au printemps prochain. Si tout va bien pour ses promoteurs, le chantier pourrait donc démarrer fin 2020 en vue d’une livraison à la rentrée 2022. Mais évidemment, chacun aura compris que les opposants au projet ne l’entendent pas vraiment de cette oreille. Bref, l’affaire n’est ni dans le sac, ni dans le ressac !

 

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