Dans le cadre du plan de sauvetage d’Air France, lourdement impacté par la crise sanitaire, le gouvernement veut imposer des mesures environnementales, et notamment l’abandon des vols nationaux courts.
À savoir tous ceux qui nécessitent moins de deux heures et demie de trajet, comme par exemple les liaisons au départ d’Orly vers Bordeaux, Nantes ou Lyon. Exception faite pour les lignes permettant une correspondance vers l’étranger depuis l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.
Cette décision, annoncée par le secrétaire d’État aux Transports lundi 22 juin, s’inscrit donc en contrepartie de l’aide financière de sept milliards d’euros accordée à Air France pour surmonter la crise. Reste à savoir, si cette mesure ne rendra pas encore plus difficile le redressement de la compagnie française.
Le gouvernement envisage d’aller plus loin, en l’appliquant à tous les autres opérateurs - notamment low cost -, par le biais d’un arrêté pour raisons environnementales. Celui-ci serait compatible avec le droit européen, de façon à ce qu’il n’y ait pas d’effets de distorsion de concurrence, a souligné Jean-Baptiste Djebbari sur RTL. Tout en précisant que les suppressions des lignes se feraient en concertation avec les régions. Cela s’annonce compliqué : déjà Alain Rousset, président du Conseil régional Nouvelle-Aquitaine, s’est opposé à cette initiative.
La capacité des vols Air France pourrait être réduite de 40% d’ici 2021, avec pour objectif environnemental, fixé par le gouvernement, une diminution de 50% des émissions de CO² d’ici 2024.
Insuffisant selon les ONG, qui souhaiteraient que cette suppression des lignes soit également étendue lorsque le réseau ferroviaire propose une alternative allant jusqu’à quatre heures trente de trajet.
La ligne à grande vitesse reliant Toulouse à Paris en un peu plus de trois heures serait donc concernée, et Carole Delga, présidente de Région Occitanie, « demande des actes » au gouvernement, après trois ans de propositions en attente, soulignant que « 60% des habitants situés à plus de 4h30 de Paris se trouvent en Occitanie ».
Le bout du tunnel pour un enclavement devenu inadmissible ?
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