« Le jeu de paume, c'est le jeu de balle moderne par excellence », commence Alexandre Boy. Une affirmation qui, on ne vous le cache pas, nous a surpris, tant ce sport est, dans l'imaginaire collectif, associé à la Révolution française, voire à encore plus loin dans le temps. Car le jeu de paume tel qu'on le connaît aujourd'hui avec une raquette, date de 1505. Et plus de 500 ans après, il est toujours là, et ses pratiquants en vantent tous les mérites.
« J'ai fait de la pelote, du padel, du tennis, du badminton, etc. Mais selon moi, aucun ne vaut le jeu de paume. C'est le jeu de balle ultime, puisqu'il regroupe de tout ! C'est un sport multidimensionnel, on utilise 90% de ce qui nous entoure pour jouer. Et puis c'est très stratégique, très ludique, mais aussi très physique... ». Pour Alexandre Boy, il n'aura pas fallu plus d'un essai lors des Journées du Patrimoine, un samedi matin, pour être convaincu et rester sur le court jusqu'au dimanche soir....
… Puis pour créer un club en 2007 : le Jeu de Paume de Navarre. « À ce moment-là, il n'y avait que trois clubs en France : Paris, Bordeaux et Fontainebleau. Par le passé, il y en avait un à Pau qui était très réputé, mais je n'en avais aucune idée ». Et l'implication d'Alexandre Boy ne s'arrête pas là, puisqu'après de nombreuses démarches auprès de différentes communes, Pau a accepté de rénover un court qui serait dédié au sport. « Cela nous permettra de développer une école de jeu de paume et de transmettre ce sport aux jeunes générations ».
C’est un sport très complet, mais trop peu répandu.
Car la transmission, c'est l'élément majeur de tout ce qu'entreprend Alexandre Boy lorsque l'on parle de jeu de paume. « C'est un sport très complet, mais trop peu répandu. Il mériterait de se faire connaître et d’être conservé dans le temps. Pour preuve, tous les gens qui testent adorent ! ». Actuellement, le club de Navarre compte une trentaine de licenciés qui ont entre 30 et 50 ans.
Mais l'idée est clairement d'attirer les plus jeunes. « Il n'y a pas plus grand plaisir que de donner et partager avec des plus jeunes », explique celui qui est vice-Champion du Monde en titre et quadruple Champion de France de la discipline. « Si moi j'ai le meilleur niveau possible, il faut se dire que j'aurai plus de choses à transmettre. Et plus on progresse, en général, plus on prend de plaisir ».
« Pour attirer des jeunes, nous sommes en relation avec d'autres clubs de balle qui leur parlent du jeu de paume. Lorsque nous aurons notre court, nous pourrons lancer la machine ». L'idée est aussi d'intervenir dans des écoles, notamment avec des professeurs d'histoire, ou d'EPS, afin d'allier les deux dimensions de la pratique : son côté sportif et son côté historique.
Car au-delà de sa (très) longue existence, le jeu de paume est un élément central de la langue française. Si, si, on vous l'assure. « Épater la galerie », « Jeu de main, jeu de vilain », « Qui va à la chasse... perd sa place », « Tomber à pic », « Rester sur le carreau », « Chassé-croisé » et bien d'autres expressions que l'on utilise plus ou moins chaque jour sont issues de la discipline. Comme quoi, même si un engouement se crée pour le faire renaître, le jeu de paume n'a jamais vraiment disparu...
Timothé Linard
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