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COUP DE COEURL'Hermione, une frégate historique vue par ses bénévoles

On ne présente plus ce navire, réplique d'une trois-mâts-carré de guerre du 18e siècle. Mais ceux qu'on peut présenter, en revanche, ce sont les bras qui lui permettent d'exister, encore, depuis 25 ans...
Des bénévoles travaillent ensemble sur le pont de l'Hermione.Crédit photo Guillaume Tauran | Association Hermione-Lafayette
En France, ils sont plus de 400 à s'affairer, à des fréquences différentes, sur les nombreuses tâches d'entretien de l'Hermione. Depuis la fin d'année 2021, c'est à Bayonne qu'est le navire, pour de lourds travaux.

« Quand j'ai visité l'Hermione, il s'est passé quelque chose. Je dirais que c'est inconscient et que cela relève d'un lien intime entre soi et le navire », commence Hélène Kudla, bénévole depuis près de 2 ans sur le bateau. Une rencontre par hasard avec ce bâtiment, bien que la navigation ait toujours été un fantasme de celle qui est aujourd'hui intermittente du spectacle. « Je ne saurais l'expliquer. Je ne suis pas marin et je n'ai pas grandi au bord de la mer, mais c'est toujours un milieu qui m'a attiré ».

Après une rencontre là aussi hasardeuse avec une bénévole de l'association Hermione-Lafayette, lors d'un cours d’acrobatie au cirque en 2018, Hélène Kudla se renseigne sur l'association et ses missions, et participe à sa première mission de bénévolat à la fin de l'année 2020. « La première intention était de conserver un lien avec ce navire. Je n'avais pas envie de le quitter, alors c'était un moyen de rester en contact avec. Puis je me suis intéressée à plusieurs volets abordés lors de nos missions de bénévolat : l'histoire, la navigation, et les chantiers ».

En temps normal, les bénévoles sont encadrés par des marins professionnels. Ensemble, ils entretiennent le navire construit à partir de matériaux traditionnels et donc très sensibles au temps. « On teint le bois, on goudronne les cordages dormants qui servent à maintenir certaines pièces, et on fait attention aux cordages courants qui servent à animer le bateau. Et puis il y a des missions hors du navire, pour l'accueil des visiteurs, faire vivre la boutique, et entretenir le site sur lequel est le navire ».

Crédit photo Guillaume Tauran | Association Hermione-Lafayette

Mais depuis la fine l'année dernière, l'Hermione est immobilisée à Bayonne pour des travaux plus lourds. « Le démontage est plus important. Nous entretenons le navire plus en profondeur, nous faisons l'inventaire de pièces, et nous organisons le stockage de ces dernières ». Un travail minutieux réalisé par de nombreuses personnes. « Tout le monde vient d'univers différents, et chacun à sa vie à côté. Certains ne viennent qu'une fois par an, d'autres sont là très souvent. Mais c'est toujours très enrichissant, on travaille collectivement », explique celle qui retrouve le navire une fois par mois si elle le peut, pendant une semaine à chaque fois.

J’aime aller voir ce bateau… m’en rapprocher… 

Bien que ce soit du bénévolat, et que donc, par définition, les hommes et les femmes qui travaillent sur le navire ne soient pas rémunérés, ils bénéficient d'avantages. « Si on habite loin du lieu où le bateau est à quai, nous sommes logés et le repas du midi est pris en compte. Puis il faut savoir que pour être bénévole, nous devons être adhérents de l'association. Et en tant qu'adhérents, nous avons des avantages sur le prix des visites, sur la boutique, etc. ». Mais le plus gros avantage reste tout de même le plaisir de pouvoir naviguer ensuite, n'est-ce pas... ? « Ce n'est pas forcément le cas pour tout le monde. Ceux qui sont motivés par l'aventure doivent suivre la formation de gabier qui est validée (ou non) par le commandant du navire ».

« Pour moi, c'est aussi un moyen de mettre un pied dans le monde marin. À l'avenir, j'aimerais pouvoir développer mes activités sur d'autres bateaux, faire d'autres navigations, pour ensuite passer mon CMP et devenir marin », confie Hélène Kudla qui n'est pas prête à s'arrêter selon ses dires... « J'y étais cet été, j'y retourne en octobre, donc je ne sais pas vraiment quand est-ce que cela s'arrêtera... Mais je ne veux pas savoir ! J'aime aller voir ce bateau, j'aime m'en rapprocher, et je suis très contente de la situation telle qu'elle est actuellement ». Eh bien tant mieux, nous, on est très contents de voir que des passionnés font perdurer un bâtiment historique de la marine française. Félicitations !

Timothé Linard

Voir le site de la frégate de l'Hermione"

Crédit photo Guillaume Tauran | Association Hermione-Lafayette

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