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Une technologie révolutionnaire 100% bio-inspirée, made in Béarn

Avec Biomim’Gel, Pierre Marcasuzaa et Laurent Billon ont développé des microgels biocompatibles, biodégradables, bio sourcés et multifonctions…
Pierre Marcasuzaa et Laurent Billon, fondateurs de la start-up Biomim'Gel, basée au technopôle Helioparc, à Pau.
Basé sur une technologie lauréate du prix « académique de l’innovation » lors de la Cosmetic Valley en 2021, le projet de start-up Biomim’Gel est accompagné depuis 18 mois par l’incubateur néo-aquitain Chrysa-link (AST innovations).

Biomim’Gel a vu le jour grâce à une démarche visant à passer par toutes les étapes menant à l’Innovation DeepTech.

L’aventure a débuté lors d’une étude partenariale entre l’Institut des Sciences Analytiques et de Physico-Chimie pour l'Environnement et les Matériaux (IPREM - UPPA, CNRS) et le groupe LVMH, plus particulièrement avec les parfums Christian Dior. Elle s’est ensuite transformée en une collaboration académique avec la prestigieuse université américaine de Stanford puis lors de projet de prématuration E2S/UPPA et maturation de la Société d’Accélération et de Transfert Technologique, Aquitaine Science Transfert SATT/AST.

Après dix ans de recherche, Laurent Billon et Pierre Marcasuzaa ont développé une technologie brevetée qui permet d'encapsuler des principes actifs, qu'ils soient hydrophobes ou hydrophiles, dans des microgels biocompatibles, biodégradables et biosourcés et contrôlent leur libération par application d’un stimulus (pH, température, salinité, biodégradabilité…).

Leurs objectifs ? Optimiser l’hydratation, l’action anti-âge ou antitaches, la longévité d’un parfum... Outre sa capacité à transporter une concentration accrue d'actifs, la technologie de Biomim'Gel réduit considérablement le nombre d'ingrédients nécessaires aux formulations, limitant ainsi l'impact environnemental des produits finis. Jusqu'à présent, afin de formuler les principes actifs, les marques de cosmétiques utilisaient des co-solvants organique et tensio-actifs.

Mais chez certains consommateurs, ces derniers peuvent causer des irritations et des allergies cutanées. Utiliser moins d’ingrédients pour la formulation de cosmétique revient ainsi à réduire les nombres d'emballage, de transport et de manutention, etc… et ainsi réduire l’impact environnemental du produit final.

« Les microgels sont comme des éponges : ils encapsulent l’eau et peuvent ensuite se contracter de manière à expulser l’eau qu’ils contiennent. L’encapsulation est un procédé largement utilisé dans les industries cosmétiques, pharmaceutiques ou agricoles (traitement de cultures). Elle vise à cloisonner, protéger puis libérer une molécule d’intérêt (parfums, arômes, actifs, médicaments, phéromones, produits phytosanitaires…) à un endroit précis », présente Laurent Billon, professeur à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour depuis 25 ans.

Des produits brevetés aux multiples usages

Depuis un an et demi, trois générations de microgels ont vu le jour, pour des applications dans le monde des cosmétiques, mais aussi le monde de la protection des cultures et celui de la santé animale (contre les maladies ou les parasites).

« Dans ces deux autres secteurs, il est aussi question de s’affranchir des co-solvants, des tensio-actifs et des produits phytosanitaires. Aujourd’hui, il y a une nouvelle vision qui émerge autour des traitements agricoles, de nouvelles façons d’intégrer de nouveaux actifs et les rendre disponibles dans ce secteur. La technologie développée par Biomim’Gel permet de répondre à cet enjeu. Autre point positif, les produits de Biomim’Gel sont stable dans l’eau du robinet, contrairement à d’autres technologies qui ont besoin d’être diluées dans de l’eau pure. Nous sommes capables d’intégrer un actif, quelle que soit sa nature, en fonction des utilisations et de la demande des clients », assure Pierre Marcasuzaa.

Dès septembre prochain, la jeune pousse sera accompagnée par l’incubateur Greenov (technopôle Hélioparc), spécialisé dans l’innovation autour de la transition écologique et énergétique. Biomim’Gel entend ainsi devenir une start-up en bonne et due forme à l’automne 2024.

Elle conclura ainsi une phase de prise de contacts avec des clients, avant de produire ses microgels à l’échelle industrielle d’ici 2026. Pierre Marcasuzaa et Laurent Billon espèrent aussi recruter une dizaine de salariés d’ici cinq ans.

Noémie Besnard

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