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Malgré un contexte difficile, la CCI Pau Béarn veut rester optimiste

L’année écoulée a été particulièrement éprouvante pour les entrepreneurs béarnais, mais la chambre consulaire locale refuse de se laisser abattre et annonce le lancement de plusieurs grands projets en 2025.
Didier Laporte, président de la CCI Pau Béarn, entouré de ses équipes et du préfet des Pyrénées-Atlantiques, lors de ces voeux 2025, au Château de Franqueville, à Bizanos.N.B
Face à un environnement plus instable que jamais, les chefs d’entreprise ont dû faire preuve d’une incroyable capacité d’adaptation et d’innovation.

Le baromètre éco de la CCI Pau Béarn vient d'être publié, et de l’aveu de Didier Laporte, son président, les chiffres sont pour le moins préoccupants : l’investissement de nos entrepreneurs est en repli, 23 % d’entre eux ont investi dans leur entreprise en 20245, contre 36 % l’année précédente. L’activité ralentit et les carnets de commandes se vident pour un tiers d’entre eux, ce qui entraîne des tensions dans leur trésorerie.

« De plus le niveau de confiance dans les perspectives de l’entreprise a perdu 11 points sur la même période, avec un décrochage très fort dans le secteur de l’industrie. Face à ces constats (…) je vous avoue que je m’interroge moi aussi sur l’avenir », expose le président de la Chambre de commerce et d’Industrie Pau Béarn dans ses vœux.

À cela s’ajoute une baisse des ressources fiscales décidée par le gouvernement, ce qui représente pour la chambre consulaire locale un manque de près de 25 millions d’euros sur 10 ans.

Mais Didier Laporte refuse de se laisser abattre et veut insuffler une nouvelle énergie au territoire. Les équipes de la CCI Pau Béarn ont donc poursuivi leurs missions, les renforçant même dans certains domaines.

La chambre consulaire béarnaise a notamment décidé d’accélérer la transformation des entreprises, en misant sur un travail d’expertise et d’accompagnement à haute valeur ajoutée. Son équipe dédiée aux études a été renforcée en 2024 pour répondre à une demande croissante des acteurs locaux, à l’instar de la ville de Bizanos, qui lui a confié des projets structurants, notamment d’aide à la définition de politique publique ou encore de transformation des centres-villes.

Le Groupe Daniel a aussi demandé à être accompagné par la CCI Pau Béarn afin de réaliser une étude approfondie de notoriété et d’image de la marque et de son activité en Béarn et au-delà. « Le découragement n’est pas une option. L’année 2024 a été marquée par des défis et des incertitudes. Mais elle a également été l’occasion de prouver notre capacité à innover et à progresser, même face à des vents contraires ».

Freepik

L’optimisme comme maître-mot de 2025 

Le premier d’entre eux est la création d’un fonds de solidarité destiné à intervenir rapidement auprès des entreprises victimes de catastrophes naturelles, comme en vallée d’Aspe ou à Salies-de-Béarn. Selon le président de la CCI Pau Béarn, ce fonds serait bien plus qu’un simple outil financier. Il incarnerait une forme de résilience, une preuve concrète de soutien aux entrepreneurs béarnais. 

« L’objectif n’est pas de se substituer aux assurances, mais d’agir vite, sauver ce qui peut l’être, protéger l’outil de travail et préserver la marchandise… Dans un contexte où l’État se désengage, il est essentiel de promouvoir la solidarité entre les acteurs économiques. Grâce au député Jean-Paul Mattei, nous avons déposé un amendement pour permettre la création de ce fonds de solidarité dans un cadre juridique viable », souligne Didier Laporte.

Par ailleurs, 2025 verra également la création d’un fonds d’investissement territorial. Encore en phase de préparation, ce projet ambitieux visera à soutenir et à dynamiser le développement économique de manière concrète et durable. L’idée est de doter le Béarn d’un nouvel outil financier puissant, spécifiquement conçu pour accompagner les PME et ETI dans les moments clés de leur croissance et de leur industrialisation. 

« Aujourd’hui, beaucoup de nos entreprises peinent à accéder aux financements adaptés, particulièrement dans les phases de post-amorçage. Ces entreprises, pourtant pleines de potentiel, se retrouvent alors freinées dans leur développement. Il sera aussi un formidable levier pour fédérer les forces vives de notre territoire, mettre en lumière nos talents locaux et montrer que le Béarn est une terre d’innovation et d’opportunités », assure le président. 

D’autre part, cette année devrait marquer un tournant dans la promotion du Béarn, avec le lancement d’une agence d’attractivité ambitieuse et fédératrice, capable de promouvoir une image forte du territoire, fondée sur l’innovation, la transition écologique et sociétale et l’excellence économique. La CCI Pau Béarn invite d’ailleurs l’ensemble des acteurs qui souhaitent donner vie à cette agence, de se joindre à elle.

Enfin, l’hôtel consulaire terminera sa mue au cours de l’année. Ces travaux lui permettront de devenir un véritable « carrefour d’échanges et d’innovation, avec un espace de travail fonctionnel et inspirant, un lieu d’accueil et de rencontres, un cœur battant dédié à la créativité et au dynamisme de notre Béarn »

Noémie Besnard

Vers une OSP entre Pau et Tarbes ?

Quant à l’avenir de l’aéroport Pau Pyrénées, dont la CCI Pau Béarn est l’actionnaire majoritaire du groupement Air’Py, en charge de la gestion de l’infrastructure, il semble encore à écrire. Après la suspension de la ligne Pau-Orly, le 26 octobre 2024, les aéroports de Tarbes et de Pau semblent travailler sur une Obligation de Service Public (OSP) partagée, envisageable dès 2026.

« Je vous en conjure ! N’imprimez pas dans l’inconscient collectif qu’il n’y a pas de vol pour la capitale depuis notre aéroport. Il en va de la pérennité de notre plateforme », plaide Didier Laporte, en faisant référence aux quatre vols quotidiens à destination de Charles de Gaulle.

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