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DÉCRYPTAGELe lent redémarrage du nucléaire. Glaglatage en vue cet hiver !

Les centrales - qui fournissent 70% de l’électricité en France – désormais portées aux nues, sont en train de redémarrer. Mais bien trop lentement. Et sans doute trop tard.
Photo d'une centrale nucléaire

À propos des centrales nucléaires, un silence assourdissant s’est abattu sur le petit monde politique. Même les Verts ne mouftent plus, après avoir affirmé bec et ongle durant des décennies que « le nucléaire n’est ni une énergie bon marché, ni une énergie d’avenir. » (12 avril 2016). Mauvaise pioche également pour Emmanuel Macron, qui en 2018 entendait fermer 14 réacteurs : seuls les deux de Fessenheim (Haut-Rhin) seront arrêtés. Hélas pour eux, la réalité a davantage de poids que l’idéologie. Les centrales - qui fournissent 70 % de l’électricité en France – désormais portées aux nues, sont en train de redémarrer. Mais bien trop lentement. Et sans doute trop tard. Décryptage.

Conséquence des manœuvres sectaires du lobby vert, de l’amateurisme de François Hollande et de l’aveuglement d’Emmanuel Macron, sur un total de 56 réacteurs constituant notre parc nucléaire, 32 sont à l’arrêt. Et pas seulement pour une session de maintenance, mais sur 14 d’entre eux, des problèmes de corrosion. À quelques semaines de l’hiver, cela fait désordre et laisse supposer que des coupures de courant ciblées pourraient être ordonnées. Bonne nouvelle, un a été réparé (Cattenom 4), deux autres (Bugey 4 et Chinon B3) qu’on croyait bichonnés nickel-chrome le seront à échéance décembre. Mauvaise nouvelle, EDF a un sacré retard sur ses prévisions pour remettre en état l’ensemble. Ainsi à ce jour, alors que l’on attendait une mise à dispo de 36 gigawatts, on n’en possède que 30… Tout sera mis au niveau en janvier, affirme EDF : on n’est pas forcé de la croire.

Car tout indique que notre pays devrait manquer de jus dès le début de l’an prochain. Ce n’est pas nous, totalement ignares en la matière, qui l’affirmons, mais Emeric de Vigan, le vice-président de l’activité électricité au cabinet Kepler : « Chaque fois que la température baisse d’un degré en hiver, il faut 2,5 GW supplémentaires, soit environ deux réacteurs nucléaires. On estimait auparavant que la situation devenait tendue quand les températures tombaient 5 ou 6 degrés sous les normales de saison. Cette année, compte-tenu de l’état du parc, il risque d’y avoir des problèmes dès 2 degrés sous les normales… »

Voilà, on est prévenus. Pulls, Thermolactyl, moufles, bonnets, on va tout ressortir de l’armoire qui fleure bon la naphtaline. Comme au bon temps de papi-mamie. Ah, quelle belle époque !

Dominique Padovani

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