Il existe un problème récurrent qui prend de l'ampleur depuis des années dans la plupart des grandes agglomérations ou encore les villes à fort attrait touristique : le logement. A plusieurs titres d'ailleurs puisque les résidents ont de plus en plus de mal à trouver un toit à l'année, mais aussi les étudiants et les saisonniers. Le Pays basque ne fait pas exception à la règle, notamment ces dernières années avec l'arrivée des plate-formes comme Airbnb ou encore Abritel.
Un état des lieux alarmant
Le sénateur Max Brisson (LR) connaît bien le sujet puisqu'il travaille dans le but de réglementer ce marché. Son constat est édifiant, expliquant que sur Biarritz « en trois ans, le nombre d’annonces de locations de courte durée est passé de 2 200 à 3 400, sur un parc de 25 762 logements. »
En effet, l'offre de logements pour les résidents de longues durées se raréfie, certaines stations balnéaires de la côte basque n'ayant carrément plus de biens disponibles sinon pour les étudiants, pour des baux couvrant 10 mois de l'année.
La tentation est grande pour les propriétaires de résidences secondaires d'optimiser le rendement locatif. D'un côté par Airbnb ou encore Abritel, ils peuvent louer leur bien à la nuit (en moyenne 100 euros), et d'un autre louer pendant 10 mois à un étudiant et gagner sur les 2 mois de saison ensuite à peu près l'équivalent du total des loyers de l'année. Cette façon de procéder existe depuis longtemps mais l'arrivée de ces plate-formes de location de logements a décuplé le phénomène, la location longue durée devenant une espèce en voie d'extinction.
Même constat à la Communauté d'Agglomération dont les chiffres révèlent qu' « en moyenne dans le Pays basque, 900 résidences secondaires apparaissent chaque année, dont 600 auparavant habitées à l’année qui sont transformées en locations pour touristes via Airbnb, pour une grande partie. »
Les élus s'organisent
Cette spéculation foncière fait petit à petit disparaître les offres locatives pour les résidents à l'année. Résultat : les villes se vident de leurs habitants. Une commune comme celle de Biarritz a perdu en 25 ans pas moins de 7 000 habitants et les municipalités côtières avoisinantes font face au même problème.
Max Brisson, qui est également président du comité départemental du tourisme constate que « l’expansion de ces résidences a créé des tensions, une montée des prix, une incapacité de loger des jeunes, d’où la bascule des élus, désormais très favorables à des mesures coercitives. »
En conséquence de quoi, le Pays basque a décidé de mettre en place une version « light » du stratagème parisien imposant une « compensation au triple ». Ainsi, à partir du 1er mars 2023, dans 24 communes du Pays basque, dont Bayonne, tout propriétaire qui mettra un bien en location saisonnière devra mettre sur le marché de la location longue durée un bien de même taille, dès le premier logement loué.
Cette mesure a été votée en mars 2022 et selon Txetx Etcheverry de l'association Alda, qui défend les intérêts et aspirations des populations, familles et personnes des milieux et quartiers populaires, « plus personne n’achète un logement dans le but de le rentabiliser grâce aux locations Airbnb. Les banques ne prêtent plus et les gens qui pouvaient acheter avec des capitaux propres, ne le font plus »
Biarritz passe à l'action
La municipalité de Biarritz dont 50% de son territoire est inconstructible subit de plein fouet ce manque de logements. En effet, selon une étude demandée par la CAPB (), il s'est avéré que seulement un tiers des employés saisonniers de la ville de Biarritz résidaient sur place.
C'est pourquoi la commune a décidé de s'attaquer à ce problème du logement et confié à Vilogia « le soin d’aménager sur le site de l’ex-auberge de jeunesse 50 logements, représentant 68 lits, à destination de saisonniers, de jeunes actifs et d’étudiants. » Les travaux devraient commencer au 4ème trimestre de cette année pour s'achever au 2ème trimestre 2025.
Le projet retenu s'adaptera parfaitement au tissu urbain tout en respectant l'identité du Lac Mouriscot. L'édifice répondra aux critères environnementaux avec notamment l'utilisation de panneaux photovoltaïques.
Sébastien Soumagnas
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