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    Edito

    Déchéances
    PL LOGO CARRÉ

    Alors que se déroule au Parlement le débat sur le projet de révision constitutionnelle, les cabinets ministériels sont à l’arrêt en attendant le remaniement gouvernemental attendu avant la fin de la semaine. La situation est surréaliste avec en toile de fond cette incroyable cacophonie, à gauche comme à droite, autour de la « déchéance de nationalité pour les citoyens français ayant commis des crimes ou des délits de terrorisme ou portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation », complétée par cet intenable suspens qui paralyse le gouvernement. On parle là de déchéance éventuelle de… maroquin.

    Les Français ne s’y trompent pas. S’ils sont à 73% favorables à la déchéance de la nationalité (sondage Odoxa), ils sont une majorité (61%) à considérer qu’il ne s’agit pas d’une réforme prioritaire. Les députés, eux-mêmes, ont largement déserté l’hémicycle, lundi, puisque les trois-quarts des élus étaient absents pour le vote du premier article de la réforme consacré à la constitutionnalisation de l'état d'urgence. On est bien loin de la mobilisation générale décrétée au lendemain des odieux attentats de Paris.

    La démission de la ministre de la Justice, Christiane Taubira, officialisé le jour de l’ouverture du débat sur la réforme constitutionnelle, a clairement précipité le projet de recomposition gouvernementale qui, du coup, se complique avec quelques gros calibres pressentis qui ont pris la liberté d’annoncer eux-mêmes leur refus. Après Nicolas Hulot, c’est Martine Aubry qui a devancé la communication de l’Elysée.

    Les attentats seraient-ils déjà oubliés ? Malheureusement, les bonnes intentions exprimées après ces évènements dramatiques semblent remisées au placard, avec l'obsession des élections présidentielles de 2017. Les leaders avaient clamé haut et fort qu'ils allaient changer les comportements politiques : c'est le moment. On peut toujours rêver, n'est-il pas ?

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