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DÉCRYPTAGEEntre extrême colère et extrême bon sens

A quelques jours du premier tour des Législatives, les débats traduisent un sincère et gros ras-le-bol d’une large majorité de Français qui a toujours su trancher avec justesse, même de manière révolutionnaire.
DÉCRYPTAGE - Entre extrême colère et extrême bon sens
Les politiques se jettent à la figure des accusations d’extrême gauche, d’extrême droite et même d’extrême centre… Mais ne devraient-ils pas mieux s’occuper de comprendre comment et pourquoi ils ont provoqué cette extrême colère qui ne cesse de monter ?

Il est urgent de s’occuper du premier parti de France : l’extrême colère. Comment répondre à cette colère, courageusement, sans chercher à la cacher sous le tapis ?
 
Il y a chez une majorité de Français un rejet de plus en plus féroce des « élites » arrogantes et de leurs petits arrangements pour conserver leurs pouvoirs quitte à se renier en quelques jours, basculant d’un camp vers un autre par opportunisme personnel. Ça ne passe plus !
 
On l’a bien vu lors des élections européennes, et on le constate depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, les Français savent très bien ce qu’ils font et n’obéissent plus aux injonctions des uns et des autres.
 
Essayer de faire basculer une élection par la seule activation des peurs et des anathèmes ne fonctionne plus ; cela peut même avoir l’effet inverse. Tout simplement parce que la parole des « barons » de la politique, de tous bords, a perdu en crédibilité. C’est faire offense au peuple et à son intelligence que de vouloir ainsi l’infantiliser, lui donner des leçons, lui dicter ce qu’il doit faire.
 
Avec le fossé béant qui s’est creusé entre les élites et ceux qui souffrent au quotidien, les interventions et les leçons données par ceux qui vont (très) bien sont totalement contre-productives. Les Français sont des femmes et des hommes jaloux de leur liberté. Et l’on sent comme une volonté de reprendre le pouvoir. C’est en ce sens qu’on peut imaginer qu’à travers ce scrutin le bon sens du peuple français ait un petit parfum révolutionnaire.
 
Au-delà de faire triompher des idées de gauche, de droite ou du centre, il se pourrait bien que le bon peuple ait tout simplement envie de faire un grand ménage, pour obliger les politiques de tous bords à se remettre profondément en question.
 
On ne peut que souhaiter que la dernière ligne droite de cette période électorale se fasse dans la dignité et le respect. Faisons confiance au bon sens du peuple français ! Même s’il a décidé de surprendre…

La bataille du 1er tour…

Comme nous en avons déjà parlé, un premier enjeu des élections de dimanche prochain est financier. Chaque voix portée sur un candidat fait gagner 1,61 euro par an à son parti (cela se traduit en millions d’euros chaque année, pour les plus gros).
 
Quant à l’enjeu politique, il est simple : se qualifier pour le deuxième tour afin de pouvoir l’emporter ou au moins jouer un rôle dans l’élection du député ; le 3e peut se maintenir ou se désister pour contribuer à faire gagner ou perdre un autre candidat.
 
Pour être qualifié pour le deuxième tour, il faut passer la barre des 12,5% des inscrits. Avec une participation de 65% (comme estimé par les sondages), cela représente 18,5% des votants.

La bataille du 2e tour et – déjà - les Présidentielles

Dès maintenant, et encore plus entre les deux tours des Législatives, les politiques sont dans le coup d’après. Sachant que l’échéance de 2027 va arriver très vite et que, d’ici là, la cohabitation créera inévitablement une situation très compliquée.
 
Si un camp décroche une majorité absolue, son action sera forcément limitée par cette cohabitation. En cas de majorité relative au Parlement, le pays sera probablement ingouvernable.
 
Les élections présidentielles sont déjà lancées, y compris dans le camp du président en place, avec les candidats potentiels à la succession d’Emmanuel Macron qui prennent déjà leurs distances avec le locataire de l’Elysée. Gabriel Attal, Edouard Philippe et François Bayrou sont désormais en concurrence directe pour 2027 (voire avant).
 
Quant aux deux autres blocs, à gauche comme à droite, ils se mettent déjà en ordre de bataille pour la course à la Présidence de la République.
 
De plus, chaque camp a aussi en tête les élections municipales qui se dérouleront en 2026. Un scrutin majeur par son impact sur les puissants pouvoirs locaux, puis sur la composition du Sénat.
 
On mesure à quel point, les résultats des Législatives peuvent entraîner une recomposition politique en profondeur dans les prochains mois. Entre extrême colère et extrême bon sens.

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