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La distillerie Labarrère 1773 donne naissance à une gamme de whisky

Romain Selle créé des whiskys à partir du maïs, du seigle et du sarrasin cultivés sur l’exploitation familiale qu’il a repris en 2020 à Saint-Médard.
La nouvelle gamme de whiskys de la distillerie Labarrère 1773, basée à Saint-Médard, en Béarn.Labarrère 1773
Romain Selle a grandi dans l’exploitation familiale et c’est avec passion et une bonne dose d’huile de coude qu’il a lier son héritage et sa passion, pour créer des whiskys 100% Béarnais.

En 2021, l'ancienne étable est transformée en distillerie pour donner vie à une idée un peu folle : produire un whisky 100% agricole, principalement à base de maïs, de seigle et de sarrasin, céréales cultivées en bio sur les soixante hectares de la ferme.

« J’aime apprendre constamment de nouvelles choses et me challenger. Je me suis formé en autodidacte, à partir de recherches sur internet et de tutos sur YouTube. J’ai fait des tests chez moi pendant une dizaine d’année, pour le plaisir de distiller un whisky pour ma consommation personnelle. Lorsque mes parents ont pris leur retraite, il n’y avait personne pour reprendre les rênes de l’exploitations. Ça a été pour moi une opportunité de lier mon héritage et ma passion, en maîtrisant la chaîne de fabrication de A à Z », raconte l’entrepreneur.

Au travers de ce projet très original, Romain Selle défend une agriculture valorisée, où le travail et les ressources restent sur le territoire, de l'artisan tonnelier aux cavistes locaux. Il souhaite ainsi assurer la pérennité de la ferme familiale, non plus par l'agriculture seule, mais en lui ajoutant cette activité de distillation, synthétisant ainsi sa passion pour la technique et son héritage.

Le processus de fabrication est ainsi entièrement réalisé sur l'exploitation : broyage des céréales, maltage, brassage, fermentation, distillation et vieillissement sont réalisés avec un savoir-faire artisanal et une passion sans faille. Après en fûts de chêne locaux, ce spiritueux se pare de teintes cuivrées et de saveurs riches.

Romain parvient à peaufiner ses assemblages de façon continue grâce à l'alambic qui a été mis au point dans le Gers. Cette étape cruciale est précédée par trois ans de vieillissement qui a lieu dans des récipients en bois de chêne provenant des Landes, fabriqués par un expert tonnelier du Frêche.

Des whiskys complexes, gourmands et épicés

Labarrère 1773

Résultats ? Deux whiskys 100% agricole, à la fois complexes et équilibrés, puissants et élégants.

Le premier, baptisé Initiale B, plaira sans aucun doute aux non-initiés. Il est vieilli en fût de Bourbon pour un résultat ample et rond en bouche.

Quant au second, Initiale R, plus sec et complexe, est destiné aux amateurs éclairés.

Pour obtenir des arômes de fruits secs et une certaine longueur en bouche, Romain Selle l'a fait vieillir six mois dans un fût de rhum.

Après des mois de tests et de préparation, la distillerie Labarrère 1773 a créé une nouvelle gamme cette année, déclinée en deux recettes : si elles sont composées des mêmes ingrédients (80 % de maïs, 15 % de seigle et 5 % d’orge malté) issus de la ferme familiale, elles se différencient par leurs saveurs.

Grâce à son affinage en fût de Bourbon, la Tangente B se distingue par ses nuances boisées et une rondeur veloutée, évoquant des saveurs gourmandes et pâtissières. Pour sa part, la Tangente R, mûrie en fût de rhum, propose des notes épicées et plus sèches.

Des portes ouvertes les 29 et 30 novembre 

Après le succès des premières portes ouvertes l’an dernier (où 400 visiteurs ont fait le déplacement), Romain Selles renouvèle l’expérience ce week-end. 

Les visiteurs peuvent s’inscrire à des visites guidées (à 10h et 14h) et découvrir toutes les étapes de la production, de la récolte des céréales à l'embouteillage, et les secrets de fabrication de ce spiritueux d'exception lors de visites guidées.

« J'anime régulièrement des visites guidées de la distillerie. Ça permet de faire découvrir mon travail, partager ma passion et de faire venir des personnes au plus près du monde agricole. Je pense d’ailleurs proposer cette activité pour les salariés des entreprises du territoire », révèle Romain Selle.

Noémie Besnard

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