Depuis 1927, quatre générations de vignerons se succèdent au Château Aydie. Frédéric Laplace, propriétaire des lieux, a amorcé cette belle aventure familiale, en transformant les polycultures en vignes. Quel chemin parcouru !
Pierre, son fils, a poursuivi le travail de plantation et d’aménagement du vignoble. En 1963, c'est la première commercialisation en bouteille du domaine viticole. Jusqu’alors, la famille vendait son raisin en vrac. Un tournant majeur a été pris grâce au célèbre chef étoilé gascon André Daguin : il est tombé sous le charme de ce Madiran en goûtant, par hasard, un échantillon. Résultat ? Une première commande de 4.000 bouteilles...
Dès 1971, la 3e génération affine les techniques, optimise le terroir et la vinification des cépages, du tannat notamment.
Cette saga familiale nous mène à 2020, avec Camille et Grégory, frère et sœur, et Bastien, leur cousin. Ils ont des parcours professionnels différents avec des profils complémentaires. La première a fait des études en gestion et management, ce qui la destine à suivre la partie administrative et financière. Son frère prend en main la production, et Bastien la commercialisation. Tous les trois se retrouvent confinés au Château Aydie... ils en ont profité pour prendre leurs marques solidement.
« Nous avons tous les trois grandi dans les chais. C’est un peu un retour aux sources pour nous, avec l’ambition commune de faire perdurer l’héritage familial. Bastien a un relationnel inné et Grégory est passionné par la production. Quant à moi, je fais le lien entre les deux, tout en m’occupant de l’administratif et des finances du domaine. Le confinement nous a permis de reprendre les bases et de préparer notre stratégie : pour nous, le vin est un vecteur de partage, de convivialité. On veut créer des vins festifs, accessibles aux néophytes comme aux vrais amateurs », explique Camille Laplace.
Un nouveau regard
Le trio définit ainsi un nouveau profil de vin, avec la mise en avant des cépages locaux. Le domaine compte trois cépages principaux : le petit manseng, le gros manseng et le tannat. Ils permettent de produire des vins fruités et gourmands (blancs, rosés et rouges) sous les appellations Madiran et Pacherenc du Vic Bilh, ainsi qu'en Vin de France.
En hommage à l'histoire du domaine, Camille, Bastien et Grégory ont sorti une nouvelle gamme sur la thématique de la « Basse Cour » en Vin de France, avec quatre cuvées distinctes : les trois petits cochons roses, la poule aux œufs d’or, les deux vaches rouges et le vilain petit canard.
Par ailleurs, la quatrième génération de la Famille Laplace a lancé une cuvée de Madiran sans sulfite. « Nous avons retrouvé une bouteille vinifiée ainsi dans la cave familiale. C’était une idée de notre grand-père, il y a 40 ans. Nous avons saisi l’occasion pour lui rendre un nouvel hommage », confie Camille.
La Famille Laplace a décidé de faire évoluer sa communication, pour la rendre plus festive et décalée. La nouvelle génération n’en oublie pas pour autant son histoire : les 18 et 19 novembre, elle a ainsi organisé une fête pour les 60 ans de la première mise en bouteille du Château Aydie.
Avec le réseau FCE Béarn...
Vous l’aurez compris, le quotidien de Camille, Grégory et Bastien Laplace est bien rempli. Mais, ils n'oublient pas de s'ouvrir vers l'extérieur pour encore mieux faire évoluer cette entreprise, en s'appuyant sur l’héritage familial.
Ainsi, Camille a fait la connaissance de l’association Femmes Chefs d’Entreprises du Béarn, par une de ses clientes, adhérente de ce réseau. Partager, découvrir, lâcher prise sur le quotidien et se ressourcer sont les objectifs premiers cette organisation réputée.
« J’ai beau ne pas être seule à la tête de la société familiale, ça me manquait de pouvoir partager mon expérience auprès d’autres femmes cheffes d’entreprise. Ce sont des battantes et des modèles, j’aime les voir grandir, progresser. Même si nous ne sommes pas dans le même secteur d’activité, nous sommes confrontées aux mêmes problématiques. Ces rendez-vous nous permettent de sortir un peu la tête du guidon et d’avoir un regard différent », assure Camille qui a intégré FCE Béarn depuis deux ans et demi.
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