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Euralis, une triple vocation : alimentaire, sociétale et de producteur d’énergie

Le groupe coopératif de Lescar vient d’annoncer des résultats financiers très positifs au regard du contexte climatique et sanitaire. De quoi envisager sereinement l’avenir.
Euralis, une triple vocation : alimentaire, sociétale et de producteur d’énergie
Avec son chiffre d’affaires consolidé supérieur à ceux des précédents exercices et la plupart de ses indicateurs-clés en hausse, Euralis se voit conforté dans ses orientations stratégiques actuelles.

Comme chaque année avant les fêtes, c’est la saison des annonces de résultats financiers pour les coopératives agricoles d’ici. Au tour d’Euralis, donc, avec une première bonne surprise : un chiffre d’affaires en hausse de 100 millions d’euros, à 1,44 milliard (contre 1,33 en 2019-2020, et 1,35 en 2018-2019). Cette progression « intègre les changements de périmètres positifs et les impacts négatifs liés à la baisse de production des céréales, à la crise du covid-19 et à l’influenza aviaire », précise la coopérative.

Dans le même temps, le résultat d’exploitation du groupe a grimpé de 20 millions, contribuant à une amélioration du résultat net. « Ces indicateurs à la hausse attestent que le groupe a progressé sur ses fondamentaux », explique Euralis.

Bilan agricole positif

Dans le détail, les voyants semblent d’abord au vert pour les filières végétales, dont les surfaces « se développent en légumes (+17%), en semences (+3%) et sur les productions contractuelles de maïs, malgré une collecte d’automne historiquement basse en volume (-29%) ». On aura noté qu’avec la météo plus clémente et le bilan positif de la collecte de cette année, tous les espoirs sont permis pour l’exercice en cours. En revanche, l’exercice 2020-2021 aura été plus mitigé pour les filières animales. La crise aviaire est évidemment passée par là, entraînant une baisse de 11% de la production de volailles. La production bovine, elle, a cependant augmenté de 2%.

Suite au choix de la coopérative dans le cadre de la loi Egalim (la coopérative a opté pour le conseil), « les activités phytosanitaires ont été séparées dans deux entités juridiques distinctes (Distrialis et EVV) et l’offre de conseil et de services a été déployée auprès des agriculteurs », indique Euralis, qui déclare accompagner quelque 1.800 exploitations du Sud-Ouest. Le groupe a mis en place un plan de formation pour ses conseillers d’exploitation.

Du côté de la distribution grand public, de même que pour les autres coopératives d’ici, la crise sanitaire et ses confinements semblent avoir profité à Euralis, dont les magasins Point Vert ont vu leur chiffre d’affaires grimper de 10%. Une belle performance que la coopérative doit aussi à des initiatives et choix stratégiques tels que le développement de ses rayons en circuit court « La Table des Producteurs ». Le groupe révèle au passage « que 85% du chiffre d’affaires réalisé par ces rayons sont redistribués dans un rayon de 25 km autour des magasins ».

Les marques résistent bien

Concernant l’activité des semences, qui unit désormais les destinées d’Euralis et de Caussade sous la bannière « Lidea », son chiffre d’affaires a progressé de 2% (en dépit des conditions météo déjà évoquées), une croissance « portée par la dynamique des marchés du sud et de l’est de l’Europe, tandis que le marché français a décru sur les espèces maïs et tournesol ». Pour le reste, on connaît les projets de Lidea à l’international, avec une usine russe désormais en fonctionnement, et puis l’investissement dans une usine de production et de conditionnement de semences en Roumanie, annoncé à la rentrée.

Pour finir, la coopérative a plutôt bien résisté sur le segment de l’agroalimentaire, touchée comme ses consœurs par la crise aviaire, même si ses activités autour du canard n’ont pas basculé dans le rouge pour autant. Le groupe souligne que « la complémentarité des deux bassins (Sud-Ouest et Grand Ouest) a permis de faire face à l’épizootie et de ne pas perdre de parts de marché.

Chez Euralis, comme pour la filière dans son ensemble, ce nouvel épisode de grippe aviaire impose des contraintes de production spécifiques et rappelle l’importance du respect des mesures de biosécurité. Au sein de la coopérative, depuis 2017, les éleveurs adhérents ont investi près de 18 millions d’euros afin de passer à un système de bande unique par site, de renforcer l’efficacité du nettoyage pendant les vides sanitaires et de maîtriser les flux de circulation sur les exploitations ».

Les marques Rougié, Maison Montfort, Stalaven et Qualité Traiteur se sont visiblement adaptées aux difficultés du moment. Maison Montfort, par exemple, reste une valeur sûre de la grande distribution, avec un chiffre d’affaires en progression d’1% malgré une logique baisse des volumes produits. Du côté des marques « traiteur », la valeur des ventes nettes aurait gonflé de 11%, « avec des taux atteignant +23,4% pour la pâtisserie salée, +18,4% pour les plats cuisinés et +15,7% pour les saucissons ». Le groupe indique qu’il va investir sur son site Stalaven breton d’Yffinia

Maintien de la stratégie

À l’arrivée, ces résultats positifs confortent le groupe coopératif de Lescar dans ses choix. « L’exercice 2020-2021 a été marqué par une crise sanitaire qui a perduré et un nouvel épisode d’influenza aviaire. Dans ce contexte incertain, forts de nos fondamentaux et du professionnalisme de nos équipes, nous sommes parvenus à renouer avec une belle dynamique qui nous permet de nous projeter sereinement », a résumé le président Christophe Congues. L’assemblée générale d’Euralis est prévue le 11 février prochain.

Au-delà des bons résultats, la coopérative devrait donc s’en tenir à sa stratégie actuelle, fondée sur sa « triple vocation » alimentaire, sociétale et de producteur d’énergie. Euralis rappelle en particulier son engagement sur les questions environnementales, par exemple à travers la fabrication d’éthanol dans le cadre de son partenariat avec BSO (Bioénergie du Sud-Ouest) : sur l’exercice écoulé, « 29% du maïs produit, soit 194.000 tonnes, est intervenu dans la fabrication d’éthanol », illustre le groupe. Euralis mise également sur l’énergie photovoltaïque.

La coopérative espère équiper un maximum de toitures d’exploitations d’adhérents, mais aussi ses propres sites, avec des installations à venir du côté de Maubourguet et en Vendée : « L’ambition est de produire, à horizon 2022, au moins un quart de l’énergie consommée par ces usines grâce à ces panneaux », annonce la coopérative.

Enfin, toujours dans le cadre de sa démarche RSE, Euralis met en avant ses efforts quotidiens en termes d’optimisation de la gestion des ressources, de réduction des intrants et de R&D « sur des semences qui résistent mieux au stress hydrique ».

Bref, ces bonnes nouvelles donnent à penser que le groupe coopératif pourrait bien tirer son épingle du jeu dans un contexte plus favorable. L’an prochain, par exemple…

Plus d’informations sur le site internet d’Euralis

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