Pour ces trois catégories masculines, nous sommes : « ma petite dame » ce qui signifie un traitement particulier qui s’apparente à de la discrimination positive ou non, c’est selon.
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Le « ma petite dame » positif, c’est celui du gendarme car il est toujours inclus dans la phrase magique : « allez ma petite dame, ça va pour cette fois-ci ! ». Au bord de la route, alors que vous avez oublié de fixer l’aiguille de la vitesse plutôt que la route, ces quelques mots sont comme une eau fraîche apaisant l’inquiétude de se retrouver sans permis ou taxée d’un bon paquet d’euros.
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Ne pas se réjouir trop vite car le « ma petite dame » du garagiste aura vite fait de neutraliser le paquet d’euros en question ! Quand il vous téléphone alors que vous avez laissé votre voiture à la révision le matin même et qu’il commence par « ma petite dame », là, c’est de l’eau glacée qui vous dégouline le long de l’échine. Vous vous raidissez et une bulle apparaît au-dessus de votre tête : « m…e, qu’est-ce qu’il se passe encore ». Ce sera l’occasion de découvrir l’existence des contacteurs, du filtre à huile, du filtre habitacle, un tas de trucs qui ne se voient pas, sur lesquels vous n’avez aucune maîtrise, qu’il faut changer et qui cette fois-ci enterrent vos économies des six derniers mois.
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Vous êtes donc raide, dans le rouge et vous avez beau embrasser votre banquière qui est, à force, devenue une amie, l’informatique passe au-dessus de sa tête pour vous coller des agios sans dire ouf.
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Vos malheurs ne sont pas finis car le « ma petite dame » de l’artisan va porter l’estocade. Là, « ma petite dame » signifie qu’il va falloir vous faire à l’idée de vivre quelques temps sous la tente devant chez vous.
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Je fais un arrêt sur image pour parler de la notion du temps tout à fait particulière à l’artisan. Vous avez eu beau vous y prendre des mois à l’avance, prévenir qu’il faut que ce soit prêt, que c’est vital, peu chaut à l’artisan. Il vient toujours commencer les travaux, rend les lieux parfaitement inhabitables puis disparaît sans quasiment laisser d’adresse.
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Vous êtes prise en otage, désespérée et vous êtes tellement contente de les voir revenir pour terminer le boulot que si le tuyau de douche est posé à l’envers, vous trouverez follement drôle de vous doucher la tête en bas tout comme les odeurs de peinture qui vous empêchent de travailler sont le plus délicieux des parfums, celui de la fin de la galère !
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L’artisanat, première entreprise de France, manque de bras et ça se voit !
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Pasquine L’Islet
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