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SORTIES DU WEEK-ENDD’Artagnan, mousquetaire en son royaume

Les 13 et 14 août, Lupiac fêtera les dix ans de son festival dédié au plus célèbre des mousquetaires. Destiné au départ à redynamiser le village gersois, le pari est réussi haut la main.
Photo d'un mousquetaire défiant un enfant avec son épéeHervé Pagès
L’accès au castelnau par la porte fortifiée, les blasons fièrement accrochés aux façades, et l’agitation qui règne sur la place ne laissent planer aucun doute : d’Artagnan et ses amis s’apprêtent à accueillir les milliers de festivaliers venus remonter le temps.

« Ce festival a été mis sur pied par Véronique Thieux-Louit, aujourd’hui maire de Lupiac, et Marjorie, responsable du musée, dans le but d’animer le village autour du célèbre mousquetaire qui a vu le jour ici. Nous espérions 500 personnes la première année, nous en avons eu 1 500 » raconte Maxime Fillos très impliqué dans l’association “D’Artagnan chez d’Artagnan”.

Ce succès mettra du baume au cœur des Lupiacois, pour recommencer les années suivantes, avec toujours plus d’enthousiasme. Du petit bout de chou - habillé en tenue d’époque pour la circonstance -, au plus ancien, chacun s’implique à sa façon.

Rainer est Allemand. Il habite Lupiac depuis près de 30 ans, et fait partie des “Lames Lupiacoises”. L’association, qui compte aujourd’hui une vingtaine de membres de 15 à 75 ans, a été initiée par les escrimeurs artistiques des “Lames sur Seine” qui avaient animé le premier festival. Depuis, les cours se sont enchaînés à Auch, pour arriver à une maîtrise parfaite. « Il faut environ 80 heures d’entraînement pour une à deux minutes de combat » explique-t-il, sous son costume de mousquetaire. Avant d’ajouter : « La rapière est prévue pour transpercer l’ennemi, et contrairement à la pratique de l’escrime, nous n’avons ni protection ni plastron. Nous devons donc synchroniser notre chorégraphie ».

Thomas Samek - alias d’Artagnan depuis le premier festival -, rejoint justement Rainer sur son fier Frison à la robe noire. Médecin urgentiste à Hambourg, il parcourt tous les ans plus de 1 600 kilomètres pour rallier Lupiac, entraînant dans sa passion sa fille et deux collègues infirmières. Très vite repérés par les touristes, tous se prêtent volontiers et avec majesté aux séances de photos.

 Pour une casaque de mousquetaire, il faut compter environ une semaine de travail. 

Direction l’atelier couture, où l’heure est aux dernières vérifications avant le jour J. « Depuis les premiers costumes en 2012, nous en avons confectionnés environ 600 », souligne Annette avec un délicieux accent écossais. « Nous avons été initiées par Anne Couturier, professeur de couture historique à Mirande. Nous récupérons de vieux draps ainsi que des chutes de tissus d’ameublement pour les costumes des paysans, des nobles, des bourgeois... Pour une casaque de mousquetaire, il faut compter environ une semaine de travail » précisent les couturières bénévoles, sans perdre le fil de leur travail – colossal -, dans une ambiance bon enfant.

Une belle ambiance que l’on retrouve chez les hommes chargés de l’aménagement du village. Il y a les natifs d’ici, mais aussi des Bretons, des Normands, des Suisses… (« C’est l’effet Lupiac ! » s’amuse Maxime) qui s’attellent à la tâche pour confectionner tables, bancs, étals de stands, lavoir, roulotte de bohémienne, construire une minuscule maison en torchis avec colombages, ou retaper le vieux moulin. De son côté, l'atelier “Au fil du temps”, animé par Marcel Aïo, se consacre aux recherches sur l'histoire du village de Lupiac.

Et pour que l’immersion soit totale dans cette foire du 17e siècle, en plus des centaines de personnes en costume d’époque et les spectacles, l’atelier théâtre “La Horde” écrit et propose des saynètes, venant ajouter toujours plus de piquant entre deux combats.

« Ce festival a réussi à tisser un formidable lien social en réunissant les habitants, qu’ils soient natifs d’ici ou issus de diverses nationalités, autour d’une même passion tout au long de l’année. C’est tellement mieux de les voir se retrouver avec plaisir, au lieu de rester seuls derrière leur téléviseur » confie Maxime.

Tous pour un, un jour, un pour tous, toujours…

Photos Hervé Pagès

Le site du festival

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