Baptiste (l’aîné) et Eugène (le cadet) Fabre ont fait des études classiques (un Master II de Droit notarial pour le premier, une licence d’économie pour le second) avant d’être de nouveau happés par le monde agricole. « Nous avons grandi dans le respect des valeurs traditionnelles et du savoir-faire du Sud-Ouest. Nos parents nous ont inculqué l'amour de la terre et l’exigence de la qualité. Nous aidions notre père le week-end et pendant les vacances. On s’est rendu compte que nous n’étions pas faits pour rester derrière un bureau. Nous avons eu l’occasion d’acheter une rôtisserie sur le bassin d’Arcachon, c’est ainsi que notre aventure a débuté », raconte Baptiste Fabre.
L’humain passe avant le reste.
Les deux frères s’associent donc en 2020 autour de cette rôtisserie. Eugène s’inscrit à un BTS agricole. En faisant son alternance chez un éleveur de volailles, il en apprend davantage sur le travail. Les Frères Poulet rencontrent ainsi de nombreux éleveurs landais. Ils décident en 2020 d’ouvrir un abattoir à Ychoux en octobre 2021, afin de moderniser la filière, valoriser le travail des éleveurs et participer au développement de l’agriculture. « Nous sommes fiers de ce milieu. Nous rencontrons beaucoup de passionnés attentifs au bien-être animal, gage de qualité », souligne l’aîné.
Qualité et proximité
En collaborant avec une dizaine d’éleveurs qui remplissent un cahier des charges « très strict », les deux frères gèrent l’abattage d’environ 1.500 poulets par semaine, puis de la découpe, du conditionnement et de la distribution auprès d’une trentaine de clients (grandes surfaces, restaurateurs, bouchers, traiteurs et particuliers sur commande), le tout en circuit court bien entendu ! « Du poulailler à l’assiette, nos partenaires sont davantage que ça : nous avons noué des liens avec eux. L’humain passe avant le reste ».
Très attachés à la qualité et la proximité du produit, Les Frères Poulets ont créé un cahier des charges qui va au-delà du Label rouge. Leurs poulets sont nourris exclusivement de maïs en grains du Sud-Ouest (sans OGM) et sont élevés en plein air. « Nos éleveurs suivent une méthode d'élevage rustique et naturelle, permettant aux poulets de gambader sous les pins jusqu’à maturité [NDLR : 100 jours, contre 21 pour le Label Rouge et le Label Bio], ce qui leur confère une chair fine et savoureuse », insiste Baptiste Fabre.
D’ici trois ans, les deux frères souhaitent devenir également éleveurs de volailles, ce qui leur permettrait de tester de nouveaux modes d’alimentation animale et de valoriser le maïs présent sur l’exploitation familiale de Pissos. C’est pour demain, pas quand les poules auront des dents…
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