Abonnez-vous
Publié le

GersNos cheveux à la rescousse de la planète

À Vic-Fezensac, Émilie Saubusse vient d’adhérer à Capillum, première filière de recyclage en France de déchets capillaires des salons de coiffure.
Gers – Nos cheveux à la rescousse de la planète
Objectifs : la recherche médicale, la dépollution des eaux, des sols, et une agriculture responsable et biologique.

Même si parfois on les déteste prodigieusement, c’est toujours un peu triste de voir nos cheveux filer directement à la poubelle après une bonne coupe… Surtout qu’à l’arrivée, avec près d’un million de personnes qui passent chaque jour entre les mains d’un coiffeur, ce sont au total 4 000 tonnes de déchets non recyclés qui sont ramassées annuellement dans les salons.

Heureusement, James Taylor et Clément Baldellou, qui se sont rencontrés à l’École Supérieure de Commerce de Clermont-Ferrand, ont eu la très bonne idée de revaloriser cette matière première dans une démarche écologique de réduction des déchets, en lançant la filière de recyclage vertueuse Capillum. Le tout, sans modifier quoi que ce soit dans le quotidien des coiffeurs.

« J’ai découvert cette initiative alors que j’étais avec mes employées au Mondial de la Coiffure à Paris en septembre dernier. Nous avons trouvé ça formidable, et nous avons profité d’un changement de marque de nos produits, plus respectueuse de l’environnement, pour y adhérer. Pour nous, rien ne change, si ce n’est que les cheveux partent dans les sacs réservés à cet effet, au lieu de la poubelle traditionnelle » raconte Émilie, du salon Mimi Design Hair à Vic-Fezensac.

Mais concrètement, que deviennent nos cheveux, qu’ils soient blonds, bruns, courts, longs, colorés ou décolorés, une fois collectés ? Il se trouve que, parmi leurs multiples qualités insoupçonnées, ils ont la capacité étonnante d’absorber jusqu’à huit fois leur poids en hydrocarbures, et donc de nettoyer les eaux des zones portuaires, des océans, des sites et sols pollués.

En agriculture, ou dans nos jardins, ils se transforment en paillage pour préserver les sols, tout en limitant la consommation d’eau en ralentissant l’évaporation, ou en fixant l’humidité de l’air. Car un kilo de cheveux seulement permet d’économiser 200 litres d’eau, en plus de réduire l’utilisation de plastiques.

Enfin, leur composition à 95% de kératine va servir à de nombreux travaux en laboratoires participant à la recherche médicale pour les soins de la peau.

« Dès que nos bacs sont pleins, nous prévenons un transporteur qui viendra les récupérer lors de son passage dans le secteur. C’est un concept qui se développe très vite partout en France, et nous sommes quelques-uns à le proposer dans le Gers. Ça ne change rien pour les clients, mais ça permet d’agir favorablement et rapidement pour l’environnement. Mon seul regret, c’est de ne pas avoir connu ce concept plus tôt, car nous n’avons jamais jeté autant de cheveux qu’à la sortie du premier confinement… » souligne Émilie.

En résumé, nos cheveux une fois coupés ne sont plus considérés comme des déchets mais comme des ressources naturelles destinées à préserver notre planète. Et au lieu de les martyriser en fonction de nos exigences capillaires les plus folles, on les reconsidère avec bienveillance, quand on connait leurs fantastiques pouvoirs. Ils sont juste formidables.

Pour en savoir plus sur la démarche et connaître les salons adhérents, rendez-vous sur le site internet de Capillum

Commentaires


Réagissez à cet article

Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire

À lire aussi